Selon l’Ayurveda, il y a dix paires de qualités actionnelles contraires qui qualifient les substances pour ce qui est de leur potentiel causal.
Ces qualités sensibles sont complexes parce qu’elles n’ont pas directement de relation avec les qualités physiques correspondantes. Du point de vue de la sensation, elles sont simples, mais elles ne sont pas données à l’expérience par un organe sensoriel externe particulier: L’appareil tactile ne sent pas chaude une substance « chaude », et la nature « chaude » n’est pas expliquée par la capacité de la chaleur physique. Le piment est de nature « chaude », mais, en le touchant, nous n’avons pas de sensation de chaleur physique. La nature« chaude» incarne peut-être l’effet que la substance matérielle peut avoir sur le corps. De même, « lourd » et « léger» ne sont pas seulement le poids physique ou la densité des substances matérielles. Les pistaches sont « lourdes » même quand seulement quelques-unes sont mangées, alors que le riz soufflé est léger même si l’on en consomme de grandes quantités.
- Lourd: guru – Léger: laghu
- froid: sita – Chaud: usna
- onctueux: snigdha – sec: ruksa
- lent: manda – aigu: tiksna
- stable: sthira – mobile: sara
- clair: visada – visqueux: picchila
- dense: sandra – fluide: drava
- doux: mrdu – dur: kathina
Il y a des principes causaux utilisés en Ayurveda, pour modifier l’état qualitatif du corps.
- La qualité du corps que l’on désire changer augmente avec l’infusion de la même qualité de substance;
- La qualité du corps que l’on désire changer diminue avec l’infusion de la substance de la qualité opposée. Si l’on utilise ces principes, les fonctions vitales du corps peuvent être accentuées, étouffées ou altérées différentiellement, de la façon désirée, par l’absorption d’un aliment ou d’un remède approprié. Il y a un troisième principe causal utilisé dans l’Ayurveda pour modifier l’état qualitatif du corps.
- La qualité d’une substance peut subir des changements quand elle est mise en contact avec le feu.
En principe, elle est utilisée pour préparer l’aliment ou le remède approprié. La matière sensible peut être utilisée dans ses qualités sensorielles avec l’application du feu, tout comme la couleur d’un pot non cuit est affectée par la cuisson.
Les corps comme constitutions uniques
Si l’on veut mieux comprendre le raisonnement causal de l’Âyurveda, il est important de connaître les dispositions radicales du corps, du point de vue des fonctions vitales. Chaque corps est unique dans sa constit ution. Cependant, il y a sept types fondamentaux de constitution, du point de vue des tendances radicales d’un corps eu égard aux fonctions vitales. Ces sept constitutions, appelées prakrti, sont – liant dominant ; moteur dominant ; liant-tranformateur dominant ; transformateur-moteur dominant ; moteur-liant dominant ; et liant transformateur-moteur équilibré.
Il est important de connaître la constitution d’un corps particulier avant qu’un aliment remède particulier puisse produire un effet causal sur cette personne. L’analyse ayurvédique commence par la détermination de la constitution (ou disposition radicale) d’un corps particulier. C’est seulement après une telle analyse qu’un régime alimentaire/médicinal, qu’il soit préventif ou curatif, peut être conçu. « Vivre avec l’Ayurveda » ne peut commencer qu’après détermination de la constitution de la personne.