Le stress une réaction normale de l’organisme.
Le stress est en réalité une réponse d’adaptation de l’organisme, tout à fait normale et nécessaire.
C’est un stimulus qui peut être physiologique, mental ou émotionnel, et qui se manifeste suite à un évènement positif ou négatif.
Il permet au corps de s’adapter à un danger et d’y apporter une réponse.
Selon la qualité de la réponse adaptative, le stress entrainera des effets positifs ou négatifs.
Les différents stress
Il existe deux types de stress, le stress aigu qui répond à un danger ou à une situation qui nécessite une réponse rapide et une mobilisation adaptée de ses ressources.
C’est la phase d’alarme qui permet de décupler les réflexes et d’augmenter la vigilance.
La durée d’un stress aigu est brève et intense.
En état d’alerte l’organisme libère aussitôt de l’adrénaline, de la noradrénaline et du cortisol.
Ces hormones déclenchent un afflux de sang et d’oxygène, une accélération du rythme cardiaque et respiratoire, une augmentation de dépense d’énergie et une mobilisation des réserves de glucose.
Dans ce cas de figure, le stress est bénéfique et tout à fait normal.
Il est d’ailleurs souvent synonyme de plaisir ou de fierté car il a permis d’apporter une réponse adaptée et rapide.
Un stress aigu active le système immunitaire.
Une phase de résistance suit la phase d’alarme, elle active la sécrétion du cortisol et entraine la libération d’autres hormones dont la dopamine, la sérotonine et des endorphines.
Cette phase ne doit pas durer trop longtemps, sous peine d’entrer dans la phase d’épuisement.
La situation est totalement différente dans le cas d’un stress chronique qui occasionne de la souffrance, de la peur et qui s’inscrit dans la durée.
Un stress chronique empêche d’apporter une solution adaptée, de bien évaluer une situation et de passer à l’action.
En général, une énergie inadaptée, une mauvaise forme physique et un mental faible entravent une bonne évaluation de la situation et peuvent conduire à diverses pathologies par épuisement des ressources physiques et psychiques.
Le stress chronique est donc néfaste à l’organisme.
Dans le cas d’un stress chronique, il y a en premier lieu une phase pendant laquelle les surrénales sécrètent une grande quantité de cortisol, entrainant entre autres une augmentation de glucose sanguin, de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
Puis s’ensuit une phase d’épuisement des réserves du cortisol dans un second temps.
Les défenses immunitaires et l’énergie s’effondrent, tout l’équilibre interne est alors perturbé.
Une relation étroite entre le cerveau et le système immunitaire
Tout d’abord, il existe de nombreux points communs entre le système nerveux et le système immunitaire.
Ils coopérent et partagent ensemble de nombreuses fonctions comme par exemple la sécrétion de médiateurs humoraux.
Ils sont intimement liés, plusieurs mécanismes moléculaires sont communs aux deux systèmes.
Le cerveau a un rôle régulateur dans la réaction inflammatoire de la réponse immunitaire.
Les fibres du système nerveux innervent les organes lymphoïdes.
Chaque modification au niveau du système nerveux est par conséquent enregistrée par les cellules immunitaires.
En cas de réaction inflammatoire excessive, le cerveau se mobilise et incite à la production de corticoïdes, hormones anti-inflammatoires.
De son côté, le système immunitaire informe en permanence le système nerveux de tout ce qui se passe dans l’organisme, il participe à l’apprentissage et à la mémorisation, il aide le cerveau à résister au stress.
Les lymphocytes, globules blancs de la défense immunitaire possèdent des récepteurs aux neuro-hormones.
Tout stress chronique compromet donc l’activité des lymphocytes.
L’ensemble de ces facteurs expliquent pourquoi en cas de stress chronique, l’immunité baisse.
Les conséquences d’une dérégulation du cortisol
Notre système immunitaire est un mécanisme naturel de notre corps qui vise à nous protéger des pathogènes comme les bactéries, les virus, champignons ou autres micro-organismes délétères.
Il se tient prêt à réagir à l’assaut des intrus et notre santé dépend de son bon fonctionnement.
En cas de stress chronique, il y a affaiblissement général de l’organisme et par conséquent une baisse du système immunitaire et donc une plus grande vulnérabilité à la maladie.
Quand tout va bien, le cortisol, hormone du stress secrétée par les surrénales, participe à la régulation de l’immunité.
C’est une hormone anti-inflammatoire, le fonctionnement immunitaire est alors normal.
En cas de stress chronique, comme nous l’avons vu ci-dessus, les surrénales secrètent davantage de cortisol, et ce en continu, on parle de cortisolémie.
Ainsi, les cellules immunitaires deviennent résistantes à l’action anti-inflammatoire du cortisol.
Elles ne réagissent plus normalement.
En conséquence, les niveaux d’inflammation augmentent et la sensibilité aux pathologies s’élève.
Le stress monopolise de fait, à lui seul, une bonne partie du système immunitaire.
Le stress chronique produit davantage de globules blancs, face à l’inflammation qui augmente.
Ces derniers sortent alors de leur rôle de défenseurs et s’attaquent aux tissus sains de l’organisme.
L’hyperactivité des globules blancs entraine diverses pathologies comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou l’obésité, ainsi qu’une sensibilité accrue aux infections quotidiennes.
L’inflammation, entraine de fait, une augmentation des cytokines, médiateurs chimiques des cellules immunitaires, et notamment des cytokines pro-inflammatoires.
Enfin, il existe à la surface de nombreuses cellules de l’organisme, des récepteurs spécifiques aux hormones du stress que sont l’adrénaline et la noradrénaline.
Ce sont les récepteurs ß2-adrénergiques.
La stimulation excessive de ces récepteurs ß2-adrénergiques par les neuro-hormones adrénaline et noradrénaline serait responsable de l’affaiblissement du système immunitaire en situation de stress.
En effet ces récepteurs inhibent la réponse de certaines cellules immunitaires, les NK ou Natural Killer, productrices de cytokines chargées d’éliminer les virus.
De plus, le stress conduit à des actions néfastes à l’organisme comme des comportements alimentaires compulsifs, des abus de sucre, d’alcool, de tabac ou encore moins de sport.
Ces comportements vont également contribuer à l’affaiblissement de notre immunité.
Un système immunitaire affaiblit ne remplit plus son rôle, il ne combat plus l’infection. L’infection attaque elle-même le système immunitaire, celui-ci devient de moins en moins résistant. C’est un véritable cercle vicieux qui s’installe.
Nous verrons dans un prochain article (lundi prochain) les moyens naturels de lutter contre le stress à la maison.
Article rédigé par Laurence Guillon
Naturopathe à Lille (Nord) et à Colombes (Hauts de Seine)
Laurenceguillon.naturo@gmail.com
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