Praticiens santé: La réalité vraie sur le rehaussement du seuil du micro-BNC

Si vos recettes annuelles étaient inférieures à 33 200 euros avant 2017 et que vous n’aviez aucunes appétences particulières pour la comptabilité, vous avez donc naturellement préféré le régime de micro BNC (Bénéfices non commerciaux).

 Le régime de micro BNC a toujours la côte auprès des jeunes diplômés des différents ordres des professionnels de santé et de la médecine douce.

En effet, rien de plus pratique car aucune comptabilité à tenir, un résultat forfaitaire équivalent à 34% de vos recettes et pas de déclaration fiscale supplémentaire à prévoir (ouf, pas de 2035 à produire).

De plus, avec le rehaussement du plafond annuel de 33.200 à 70.000 euros comme annoncé lors de sa campagne par le candidat Macron, ce régime semble être une vraie aubaine pour bon nombre de professionnels de santé ne souhaitant pas se surcharger plus que de nécessaire lors de leur installation et même de lors de leurs premières années d’exercice.

Mais attention une bonne nouvelle peut en réalité en cacher une moins bonne !

En effet, en moyenne, vos charges réelles sont généralement de l’ordre 50% et pas de 34% comme forfaitisé pour les micro BNC, par conséquent, vous allez payer de l’impôt et des charges sociales (URSAFF, Retraite et RSI) sur un revenu que vous ne touchez pas réellement.

Un petit calcul valant mieux que des explications, considérons un hypnothérapeute célibataire sans enfant avec 55 000 € d’honoraires et 55,6% de charges annuelles sur ses honoraires.

  • Bénéfice annuel au régime réel : 24 420 € = 55 000 € x (1 – 55,6%)
  • Bénéfice annuel en micro-BNC : 36 300 € = 55 000 € x (1 – 34%)

Rien qu’en impôt sur le revenu, notre hypnothérapeute voit sa facture fiscale plus que doubler : 2000 euros en frais réel vs 5000 euros en micro-BNC.

Pour aller encore plus loin, intéressons-nous à la subtilité du seuil de TVA :

Contrairement au rehaussement du plafond annuel des recettes, le seuil de franchise de TVA n’est lui, pas doublé Concrètement, pour les professionnels de la médecine douce dont les actes sont soumis à TVA, le seuil de déclenchement de celle-ci est maintenu à 33 200 euros/an.

Dès lors que vous avez dépassé ce seuil, vous devez facturer la TVA car il vous faudra la restituer à l’Etat.

2 solutions s’offrent à vous :

  • Augmenter le coût de vos séances en cours d’année ou tout au long de l’année.
  • Etre généreux et ne pas répercuter cette taxe sur le montant de vos actes (et donc diminuer votre revenu).

Pour finir, vous avez toujours la possibilité de choisir de ne plus être au forfait et de préférer le régime réel pour ne pas cotiser plus que de nécessaire.

Afin de vous faciliter dans vos démarches comptables, faites appel à un expert-comptable et si vous préférez ne pas vous ruiner, vous pouvez utiliser un logiciel de comptabilité, aujourd’hui, Self-Med : self-med.fr, est la seule plateforme 100% dédiée aux professionnels de santé que vous êtes.