La pneumonie est une atteinte inflammatoire des alvéoles pulmonaires causée par une bactérie, un virus ou un agent chimique. Il existe plus d’une cinquantaine de causes différentes, la plus significative et la plus commune étant la forme bactérienne – pneumonies à pneumocoques, à streptocoques, à staphylocoques et pneumonie à bacille de Friedlander. La plus fréquente est, de loin, la forme à pneumocoques, prototype de toutes les pneumonies. Il en existe plus de quatre-vingts types différents, dont neuf seulement constituent les trois quarts de tous les cas de pneumonie à pneumocoques. Les types II et III sont les moins courants mais les plus dangereux.
Lorsque les bactéries pénètrent dans les alvéoles du poumon, leur présence et leur activité entraînent une exsudation importante, créant un milieu favorable où elles peuvent se multiplier.
Les poumons sont divisés en cinq lobes. S’il y a atteinte d’un ou de plusieurs lobes, la pneumonie est dite lobaire ; si les deux poumons sont atteints, elle est bilatérale (double), et si l’infection pulmonaire est proche des bronches, il s’agit d’une bronchopneumonie.
La maladie se propage habituellement par voie respiratoire ; le porteur peut être lui-même résistant au germe et le propager autour de lui. Le contact avec un pneumocoque n’entraîne pas obligatoirement une atteinte de la maladie. Pour que celle-ci se développe, il faut qu’il y ait une condition prédisposante : sous-alimentation, alcoolisme, débilitation, sujet âgé ou affaibli par une grippe ou par un autre trouble systémique chronique, nourrisson à l’immunité abaissée, séjour au lit prolongé entraînant un affaiblissement des poumons (une longue période de repos au lit augmente la susceptibilité ; l’anesthésie peut avoir le même effet).
La période d’incubation dure de un à sept jours.
Beaucoup de gens considèrent que la pneumonie ne constitue plus une maladie importante, ce qui est une affirmation erronée et dangereuse. La pneumonie frappe environ une personne sur cinq cents chaque année ; cela signifie qu’en l’espace d’une vie chaque individu a une chance sur sept ou sur huit d’être atteint par la maladie. Le taux de mortalité, qui était autrefois très élevé, a pu être considérablement abaissé grâce à l’emploi des antibiotiques.
Danger : Les antibiotiques peuvent à présent guérir la plupart des pneumonies, mais certains pneumocoques, par exemple les types I et II, restent encore rebelles au traitement médical. Beaucoup de malades meurent de pneumonie, le risque étant plus grand pour les sujets souffrant d’une maladie chronique, en particulier de méningite et d’endocardite. L’efficacité des antibiotiques n’est pas toujours suffisante chez les malades âgés.
La pneumonie à bacille de Friedlân- der se signale par sa virulence, considérablement atténuée, toutefois, par l’utilisation des antibiotiques. En outre, cette pneumonie, qui est peu répandue, est souvent confondue par les laboratoires d’analyse avec le type à pneumocoques. Cette erreur de diagnostic peut être fatale, car la pneumonie à bacille de Friedlânder ne réagit absolument pas à la pénicilline, traitement de choix de la pneumonie à pneumocoques.
Le médecin porte une grande responsabilité, avec le laboratoire d’analyse, dans l’identification du germe. Si l’un ou l’autre pensent identifier une pneumonie virale alors qu’il s’agit en réalité d’une pneumonie à staphylocoques, l’issue peut être fatale.
La pneumonie à staphylocoques, résistante aux antibiotiques, se complique parfois d’abcès pulmonaire ; elle est particulièrement fatale chez les nourrissons âgés de moins de quatre mois, chez les malades âgés ou affaiblis. (La pneumonie à staphylocoques suit habituellement une épidémie de grippe.) Tous les malades susceptibles d’avoir une pneumonie à staphylocoques devraient être hospitalisés.
Pneumonie Symptômes :
La pneumonie est souvent précédée par une infection des voies aériennes ressemblant à un rhume, à la différence près que les sécrétions y sont considérablement plus épaisses et abondantes.
La pneumonie commence ensuite de façon aiguë, par un frisson soudain, paroxystique, à faire claquer les dents, souvent si vioient qu’il fait trembler le lit. Ce frisson dure de quelques minutes a une demi-heure. La température s’élève considérablement ; le malade est prostré, son visage est congestionné, sa peau est chaude et moite ; le front et la face sont recouverts de sueurs. Un herpès labial apparaît dans certains cas ; la langue peut être chargée. Le patient manifeste de l’anxiété.
Les symptômes essentiels sont des frissons intenses, une douleur thoraci- que, une toux douloureuse et des expectorations rouillées ou striées de sang. La pneumonie n’est pas difficile a diagnostiquer.
Le patient s’efforcera de faire diminuer la toux, en raison des douleurs violentes qu’elle entraîne.
La respiration est douloureuse et rapide (de 25 à 45 inspirations par minute), la douleur entraînant souvent un râle à l’expiration.
Le pouls peut varier de 100 à 130 pulsations par minute.
La « crise », point tournant de la maladie qui apparaissait autrefois au bout de cinq à dix jours, se manifeste à présent à l’issue d’une seule journée grâce au traitement antibiotique.
A l’aide du stéthoscope, le médecin ausculte des râles (dus au passage de l’air a travers les bronches encombrées de mucosités) et, parfois, un frottement pleural permettant d’identifier une pieuresie.
Les symptômes sont sensiblement les mêmes pour toutes les pneumonies d’origine bactérienne. Parfois, il peut y avoir un signe distinctif permettant d’identifier le germe responsable. La pneumonie à staphylocoques commence souvent par un état de prostration extrême avec une fièvre oscillante. Une cyanose de couleur bleu rougeâtre est habituellement le signe d’une forme particulièrement grave de la maladie. La formation de pus dans le pharynx et les amygdales peut indiquer une pneumonie à streptocoques. La pneumonie à bacille de Friedlânder débute, elle aussi, par un état de prostration sevère ; les expectorations sont sanguinolentes et gélatineuses.
Pneumonie Traitement :
Le malade doit être isole, avec peu ou pas de visiteurs. Le port d’un masque de protection est souhaitable.
Le repos absolu au lit est de rigueur ; le malade doit être hydraté en abondance et suivre un régime alimentaire léger, riche en protéines et en aliments salés en raison de la déperdition de sel (sauf en cas d’insuffisance cardiaque). Le patient doit boire autant qu’il le désire, ce qui peut constituer des quantités considérables.
En cas d’insuffisance respiratoire, on administrera de l’oxygène (en particulier en cas de cyanose) par sonde nasale ou tente à oxygène ; le masque est inadéquat du fait de la toux continuelle.
Une bande ceinturant étroitement le thorax peut soulager la toux du malade en lui offrant un point d’appui.
Le traitement antibiotique doit débuter immédiatement, le plus tôt étant le mieux, avant même que le germe responsable soit identifié, et dès que les prélèvements de crachats ou les frottis ont été envoyés au laboratoire. La pénicilline, qui est d’une efficacité totale contre le pneumocoque – aucun ne lui a jamais survécu – doit être administrée dès que possible. Le germe une fois identifié, le médecin pourra appliquer une antibiothérapie spécifique.
Si la pénicilline n’agit pas, on examinera les éventualités suivantes :
- Le germe est soit un staphylocoque (souche résistante), soit un bacille de Friedlander, résistant à la pénicilline mais très sensible à la gentamycine.
- Le patient souffre également d’un empyème, d’une endocardite ou d’une méningite.
- Le patient réagit mal à la pénicilline.
- Si la pneumonie s’atténue, mais ne guérit pas, elle est causée par d’autres bactéries. Le pneumocoque est maîtrisé, mais les autres germes sont encore présents. Un changement d’antibiotique est alors nécessaire.
L’administration des antibiotiques doit se prolonger pendant plusieurs jours après la disparition de la fièvre, la maladie pouvant réapparaître en cas d’interruption prématurée du traitement. Le patient pourra se lever deux jours après la disparition totale de la fièvre. Une radiographie des poumons devra être effectuée trois ou quatre semaines après la guérison.
L’état de choc nécessite la mise en place d’un traitement approprié. La rigidité du cou peut être le signe d’une complication sérieuse, la méningite pneumococcique.
Pneumonie Prévention :
Eviter les états d’affaiblissement et de fatigue extrême qui rendent vulnérables à la pneumonie. Dans les régions ou durant les périodes où sévit la pneumonie, on peut préconiser une immunisation à l’aide de polysaccharide pneumococcique, souhaitable également chez les sujets particulièrement exposés, les vieillards et les patients souffrant d’affections chroniques.
Résultat: Près de 95% des malades atteints de pneumonie survivent. Les meilleurs résultats sont obtenus dans les cas où le traitement antibiotique commence dans les tous premiers jours. Chez les malades de moins de cinquante ans, le pronostic est excellent, à condition qu’il n’y ait pas de complications dues à une maladie chronique. Les cas non traités (par les antibiotiques) ont un taux de mortalité compris entre 20 et 40 p. cent. Les facteurs entraînant un pronostic plus réservé sont la vieillesse, la petite enfance, un traitement tardif, l’atteinte des deux poumons, les cardiopathies, la cirrhose du foie, les complications causées par l’état de choc, la méningite, la bactériémie, la grossesse (dans les trois derniers mois) et, enfin, les pneumonies à pneumocoques type II et III, et la pneumonie à bacille de Friedlander.
Non traitée, la pneumonie à bacille de Friedlander a une mortalité de 80%; si la maladie est traitée, la mortalité s’abaisse à 40 %; si le traitement est immédiat, elle est inférieure à 30%. Fort heureusement, c’est une maladie très peu répandue, qui constitue moins de 5%. cent de l’ensemble des cas de pneumonie. L’abcès pulmonaire qu’elle provoque peut subsister pendant des mois.