Par Fériel Berraies,
Le saviez-vous…On estimerait à 100 000 milliards, le nombre de micro-organismes présents dans notre microbiote intestinal, soit 2 KG en poids total.
Qu’est ce que le Microbiote ?
C’est une communauté écologique de microrganismes, combinant de «bonnes bactéries» nécessaires à notre équilibre car bénéfiques et de bactéries potentiellement dangereuses.
L’intestin humain héberge plus de 100 billions de micro-organismes. C’est environ dix fois le nombre de cellules dans l’ensemble du corps humain. Les microbes commencent à résider dans les intestins humains peu de temps après la naissance.
Le microbiote est vital
Il permet le développement sain de votre système immunitaire et est associé à diverses fonctions neurobiologiques importantes dans notre organisme.
Le microbiote intestinal est présent tout le long de notre tube digestif et se compose de plus de 100 000 milliards de micro-organismes vivants, qui participent à notre équilibre santé.
Chaque individu a son propre microbiote
Chaque individu possède un microbiote intestinal unique, du fait des nombreux facteurs qui influencent son développement et sa composition (génétique, arbre de vie, interaction avec l’extérieur mode de vie etc.)
A ce titre, la période de la petite enfance est clé. En effet, dès la naissance, des micro-organismes extérieurs envahissent le tube digestif suite aux premiers contacts de l’enfant avec son environnement (l’entourage, l’allaitement, l’alimentation, la respiration, etc.).
L’enfant en bas âge présente ainsi dans ses premières années un microbiote intestinal de plus en plus diversifié et complexe qui se stabilise vers l’âge de 2 à 3 ans.
La colonisation microbienne déterminera votre état de santé
Ce processus de « colonisation » microbienne va influencer l’état de votre santé tout au long de votre vie.
Votre humeur déterminera aussi la qualité de votre microbiote !
Mais saviez vous que votre humeur interfère aussi amplement sur la qualité de votre microbiote ?
Une nouvelle étude pionnière de l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA), démontre en effet une corrélation entre le microbiote intestinal et les réponses émotionnelles de l’individu.
En effet, il y aurait des interactions du microbiote intestinal avec diverses régions du cerveau qui affecte l’humeur et le comportement des personnes en bonne santé.
Des études antérieures sur les animaux (rongeurs et de chimpanzés) ont par ailleurs identifié un lien entre le microbiote intestinal et les comportements sociaux et le bien-être.
En effet, l’étude de Kirsten Tillisch, professeur associé de médecine à la Division des maladies digestives et collègues de l’UCLA, souligne la possibilité d’une interaction cerveau-microbiote chez les humains, en particulier lorsque il s’agit du lien entre la structure du cerveau et les réponses aux stimuli émotionnels.
Cette recherche pourrait signifier de nouvelles approches pour le traitement et la prévention des troubles psychologiques, y compris l’anxiété et la dépression !
Le ventre, réceptacle de vos émotions
Beaucoup d’entre nous sommes de grands émotifs et le ventre est souvent notre sous pape d’expression. Qui dit estomac dit nourriture-digestion-brûlures.
La nourriture symbolise le monde matériel, les autres.
La digestion, c’est la manière dont nous assimilions les événements de l’existence.
Enfin, les brûlures représentent nos contrariétés, le passé que nous ressassons, toutes ces choses difficiles à « digérer ».
Parfois, il est difficile de réussir à exprimer verbalement nos émotions. Et ce sont nos organes internes qui trinquent forcément.
Parce que tout passe par le ventre et que tout atterrît dans le ventre dès qu’il y a une angoisse, une peur, un stress, une contrariété, voire une colère.
Le ventre est votre éponge et il réagit à toutes vos humeurs (émotions parasites, et stress) et pas très agréablement : gaz, flatulences, gonflements, coliques, dyspepsie, nœuds, mauvaise haleine etc
Toutes ces conséquences naissent d’une mauvaise gestion de vos émotions et viennent se déposer dans votre ventre. Avoir la « rate au court bouillon ou l’estomac dans les talons », des « boules » dans le ventre ou des « nœuds » et oui cela beau être très imagé, ce n’est pas un euphémisme et ça vous prend aux tripes, pour peu que vous soyez un hypersensible ou un torturé.
Avoir les « papillons » au ventre quand on amoureux ( là c’est du bonheur tout plein 🙂 ou » l’estomac dans les talons » pour se faire in fine de l’hyper acidité dans le ventre. Quand est anxieux énervé ou angoissé de nature, nos douleurs d’estomac ne sont que l’expression du lien entre notre humeur et l’état de votre ventre.
Pour les femmes (dont certaines sont les reines de l’émotionnel), chaque émotion non digérée fait tout passer surtout au niveau de « notre plomberie « ‘interne ».
Il est aussi évident que certains signes astrologiques sont plus prédisposés que d’autres à somatiser les soucis dans le ventre. Et la femme cancer ne déroge pas à la règle.
Oui, je confirme et je signe, le ventre est le pare choc de nos émotions non digérées !
Les médecines douces et le ventre
En Naturopathie, on part du principe que le ventre est le lit de toutes les pathologies à venir du début de notre naissance à notre mort.
En Sophrologie, on considère aussi que nos émotions et nos humeurs influent sur la qualité de nos organes à l’intérieur du ventre. Ce n’est pas pour rien que l’individu peut développer des syndromes suite à des blessures psychologiques qui ont une portée physique en conséquence, comme celui du « côlon irritable » lié au stress. Vous connaissez les méfaits des spasmes physiques, nés de conséquences psychologiques dès qu’il y a une forte contrariété ou une forte frayeur.
Nous travaillons beaucoup en Sophrologie sur la respiration abdominale, à l’instar de la respiration haute pour justement tenter de ramener le calme dans la ceinture abdominale. Tout ce que vous ressentez, c’est votre ventre qui prend !!!
Alors il va falloir dialoguer avec lui et en toute écologie : avec une bonne alimentation, des émotions positives, du zen, du sport et de l’apport de probiotiques, pour restaurer une flore intestinale saine.
Surveillez votre alimentation
Votre alimentation déterminera votre diversité bactérienne. Si elle soignée, elle pourra ainsi mieux protéger votre flore intestinale et se faisant, vous prémunir de certaines maladies dont le diabète, l’obésité, les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin), les allergies ou le syndrome métabolique.
L’activité physique sera aussi importante, surtout pour ceux qui ont dû prendre des traitements antibiotiques répétés.
Les alimentations pour booster votre flore
1. fibres
Mettez dans votre assiette plus de fibres. Toutes les fibres sont utiles : les solubles, appelées prébiotiques (capables de se dissoudre dans l’eau pour former un gel visqueux) comme les insolubles.
Cela permettra à vos bactéries intestinales de se nourrir, de se fermenter, et ainsi créer de nouveaux composés essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Plus vous diversifierez vos fibres, plus vous diversifierez votre microbiote.
2. fruits et légumes
Les fibres se trouvent dans les fruits, les légumes et les légumineuses (lentilles, pois cassés, haricots secs…), les céréales complètes (c’est dans l’enveloppe du grain que se trouvent principalement les fibres), les fruits à coque (amandes, noix, noisettes, noix de coco) et les fruits secs.
3. Diversifiez la nature de vos fibres
En prenant au moins trois genres différents de produits végétaux par ex
4. En cas de digestion difficile, privilégiez les fibres
Il est possible que vous souffriez de ballonnements, suite à la consommation des fibres. Pour cela, consommez fruits et légumes cuits, pour mieux les digérer.
5. En cas de syndrome de l’intestin irritable
Limitez les fibres insolubles : produits céréaliers complets, fruits et légumes à peau comestible (figues, tomates, courgette, poivron, radis…), salade, céleri, chou-fleur, légumineuses, fruits secs…
6. Consommez les fibres solubles
Ecologiques pour l’intestin : avoine, seigle, orge, pomme, poire, coing, baies, raisin, orange, pêche, pamplemousse, chicorée, oignon, ail, poireau, ail, asperge, artichaut, topinambour, salsifis, endive.
7. Prenez des probiotiques
Certaines probiotiques ont un effet plutôt anti-inflammatoire.
Vous les trouverez dans certaines préparations laitières dont yaourts et les laits fermentés (lait ribot, Yorik, Elben…). Egalement dans les fromages fermentés non pasteurisés à pâte dure (gruyère, cantal…), persillés (bleus, fourme, roquefort) ou encore à pâte molle (munster, livarot, camembert…) sachant que, pour ces derniers, les bactéries ne sont présentes que dans la croûte.
D’autres aliments ont un apport intéressant comme la choucroute crue, le pain au levain, certains produits dérivés du soja (miso, tempeh) ainsi que les olives qui en contiennent.
Vous pouvez prendre les probiotiques sous forme de complément alimentaire. Plusieurs études par ailleurs, ont montré que certaines souches avaient un effet bénéfique sur les symptômes de l’intestin irritable (douleur abdominale, inconfort), mais pas chez tout le monde ni avec les mêmes résultats.
Modérez les aliments suivants
Viande rouge
Au-delà du risque de cancer du côlon, des chercheurs français (laboratoire de recherche en toxicologie alimentaire ToxAlim, Inra) ont récemment découvert que le microbiote facilitait aussi cette oxydation !
Une autre étude, cette fois ci américaine publiée en 2012, avance aussi l’idée qu’un régime alimentaire riche en carnitine, un acide aminé présent en grande quantité dans la viande rouge – mais aussi dans certaines boissons énergisantes et compléments alimentaires visant à mincir ou à améliorer les performances physiques – favoriserait la prolifération de certaines bactéries impliquées dans une réaction chimique néfaste pour le système cardiovasculaire. En d’autres termes, la viande rouge est aussi mauvaise pour le cœur !
Les produits sucrés industriels
En effet, les sucreries et les boissons sucrées appauvrissent votre flore intestinale et contribueraient en prime au surpoids. Plus grave encore, les sucres provoquent une altération du microbiote et des performances cognitives (adaptation à un nouvel environnement, mémoire…).
Privilégiez donc plutôt des produits riches en fruits, mais aussi en yaourts et en soupes, pour améliorer votre flore.
Faites du sport
Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé : pratiquer une activité d’endurance (marche, vélo, natation…) au minimum 150 minutes par semaine si elle est d’intensité modérée et au minimum 75 minutes si elle est soutenue.
Point important : l’activité doit toujours être pratiquée par périodes d’au moins 10 minutes. L’idéal est de compléter par des exercices de renforcement des grands groupes musculaires (cuisses, abdos, bras, pectoraux, dos…) au moins deux fois par semaine.
Prenez des antibiotiques que si nécessaire !
Car ils vont tout détruire, les bonnes comme les mauvaises bactéries ; et perturbent du coup l’équilibre des espèces qui composent votre microbiote. Des traitements répétés finissent par affaiblir durablement votre flore. Et qu’en outre, ces mêmes traitements peuvent parallèlement entraîner un phénomène de résistance des microbes pathogènes au détriment des “bonnes” bactéries. Ne renoncez pas à l’antibiothérapie si contraints, mais soyez vigilantes sur une surconsommation.
Et pour allez plus loin…
Microbiote et traitement du cancer
Certains, travaux de recherche universitaires et thèses de doctorat se sont par ailleurs, consacrés à l’étude du microbiote dans le traitement du cancer. Il en ressort que sa composition, notamment sa teneur en certaines familles de bactéries, est un facteur de prédiction de la réponse aux traitements. Il est donc possible, en modifiant le microbiote, d’obtenir une meilleure réponse antitumorale de l’organisme et, en amont, de prévenir divers cancers.
En conclusion
Une bonne gestion de votre microbiote intestinal permettra de réguler votre réponse immunitaire globale
Un sommet mondial sur le microbiote qui s’était tenu à Paris, l’an passé, avait par ailleurs, souligné les bénéfices du microbiote sur l’efficacité des médicaments. Il est même constaté que la composition de votre microbiote déciderait de l’efficacité ou non de certains traitements anticancéreux.
Le programme incitatif et collaboratif 3i (PIC3i), financé par l’Institut Curie et consacré à l’étude du microbiote dans le traitement des cancers, a montré qu’en l’absence de bactéries intestinales, certaines immunothérapies n’auraient aucune efficacité.
Alors bichonnez et préservez vos émotions et surtout votre flore intestinale avec les bonnes bactéries et les bons mécanismes de vie !
Retrouvez les conseils des Fériel Berraies,
Sophrologue certifiée RNCP, Hypnothérapeute et en formation Naturopathie
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