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La solitude, amie ou ennemie ? 8 clés pour répondre à cette énigme

« Les femmes ont besoin de vrais moments de solitude et d’introspection pour compenser tout ce qu’elles donnent d’elles-mêmes. » dit Barbara de Angelis, autrice et conférencière mondialement connue dans le domaine de la connaissance de soi et de la transformation spirituelle.

La solitude peut être à la fois une vraie souffrance et un effet collatéral de la dépression, et en même temps, un espace de ressourcement et de libération.

Alors la solitude : amie ou ennemie ? Qu’elle soit notre amie ou notre ennemie, il est essentiel de la comprendre, la rencontrer, l’apprivoiser pour ensuite s’en détacher ou en faire notre alliée, selon notre besoin et les circonstances du moment.

Voici les 8 clés pour y voir plus clair dans ce mystère :

La solitude, étymologiquement vient du latin « solus », « seul » et elle signifie à la fois le fait d’être seul et à la fois le sentiment d’être avec soi-même. Alors qu’André Malraux écrit que « la pire souffrance est dans la solitude… » (1) dans son roman La condition humaine, Sarah Ban Breathnach écrit que « La solitude est aussi nécessaire au développement et à l’épanouissement de notre âme que le sommeil et la nourriture le sont à la survie de notre corps. »

Les recherches prouvent que la solitude peut nuire à notre santé, en effet le Royal College of General Practioners démontre que la solitude présente le même niveau de risque de décès prématuré que le diabète (2) , et le Dr Scott Lear (3) écrit que les personnes qui se sentent seules ont une pression artérielle plus élevée (…) l’isolement peut raidir les vaisseaux sanguins.

En outre, la solitude et l’isolement permanents peuvent toucher le système immunitaire et entraîner de l’inflammation, ce qui augmente la vulnérabilité aux maladies et aux infections. »

Et parallèlement d’autres recherches (4) prouvent que la solitude peut être un facteur de créativité et de ressourcement.

Tout est une question de personnalité, de circonstances et de besoins. Ces recherches (5) démontrent que selon les cas, la solitude peut être positive ou négative.

Voici huit clés ou invitations pour savoir où vous en êtes avec la solitude :

1. Vous sentez-vous envahi.e ? Vous ressentez un trop plein de choses à faire et de personnes auxquelles répondre ? La solitude vous sera bénéfique, car elle vous aidera à vous reconnecter à vous-même et à vos besoins. Elle vous aidera à prioriser, à trier et à agir en conscience. Elle vous permettra aussi de vous relier à cette présence douce et bienveillante, dont on parle en méditation de pleine présence, pour justement retrouver cette part oubliée de vous-même, cette part de vous, à la fois ancrée et mystérieuse, celle qui est douce, bienveillante et qui vous protège, cette part à la fois pleinement intuitive et enracinée. Comme le dit Laurence Witko : « La solitude que l’on choisit permet de retrouver en soi un espace de temps pour écouter sa source intérieure : elle permet d’arrêter les bruits du monde pour entendre ricocher à l’intérieur de soi, toutes les ondes et les ombres du monde, qui sans arrêt nous traversent, nous fécondent, ou nous entravent. »

2. Avez-vous besoin de contacts, de connexions, de partages ? Alors engagez-vous dans des activités de loisirs que vous aimez, vous rencontrerez des personnes qui ont des passions communes avec vous. Tentez le bénévolat, pour nourrir ce besoin de connexion et de partage, un besoin humain et si naturel. Appelez vos amis et proposez-leur de prendre un thé ou café, ou de partager un moment ensemble. Les animaux de compagnie peuvent aussi nourrir ce besoin de connexion.

3. Tu es entouré de beaucoup de personnes, mais tu ressens de la solitude. Demande-toi quels sont tes besoins. Comme le dit Robin Williams (6) , ce qui importe ce n’est pas d’avoir des dizaines ou centaines d’amis, c’est d’être entouré de personnes qui nous correspondent… qui cultivent des valeurs communes, donnant sens à notre vie… Et là aussi, des recherches le prouvent et appuient cette idée (7). Alors la solitude vient toquer à notre porte pour nous aider à retrouver le chemin de l’authenticité, et quitter une vie où nous nous sommes habitués à porter un masque pour faire semblant et se « normaliser » … en trahissant qui nous sommes en réalité.

4. Tu as besoin d’être seul.e mais tu n’oses pas, parce que ça a mauvaise presse de clamer haut et fort que nous avons besoin d’être seul, ou que nous aimons la solitude ? Et pourtant, comme le dit si bien Ellen Burstyn, « Quelle magnifique surprise de découvrir qu’on peut être seul sans souffrir de solitude. » Dire que nous aimons être seul amène des interprétations comme « Il.elle est asocial.e », « Il.elle n’aime personne. », « Il.elle a un problème psy, il.elle a peur des autres. », « Il.elle a peur du regard des autres. » … tout cela, ce sont des jugements ou des interprétations… être capable de solitude est une force et une qualité. Et c’est même un acte d’amour que d’aimer rester en sa propre présence. Être capable d’être seul, c’est une condition pour être capable de créer une relation saine et nourrissante avec ceux et celles qui nous entourent. Alors écoute ton besoin de solitude !

5. Tu te sens perdu.e ? Les choses n’ont plus de sens ? La solitude est aussi là pour t’aider à te retrouver et à redefinir tes valeurs, ce qui compte pour toi. Tu es le seul ou la seule capitaine à bord de ton bateau, tu as le privilège et l’honneur de choisir la direction que tu veux prendre, alors ne laisse personne ni aucun événement faire ce choix à ta place. Comme le dit, Paulo Coelho, « La solitude n’est pas l’absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de nos vies. »

6. Tu as envie, mais peur d’être en contact avec les autres ? Alors il est temps d’explorer les freins et de s’en libérer. Sache que personne n’a totalement et tout le temps confiance en lui, que chacun, un moment dans sa vie, peut avoir une estime de soi affaiblie ou blessée, que nous avons tous et toutes les 5 blessures dont parle Lise Bourbeau (blessures d’abandon, de trahison, de rejet, d’humiliation, d’injustice) à différents degrés, que nous avons tous et toutes un attachement affectif plus ou moins dépendant et à différents degrés… Tout cela fait partie de notre part de vulnérabilité, c’est ce qui fait notre beauté et notre singularité dans nos histoires et vécus respectifs, et c’est aussi ce qui fait notre humanité et qui nous relie les uns aux autres. Ose faire appel à un ami, un coach, un thérapeute pour prendre soin de ces blessures et tisser des liens qui nourrissent ton besoin de connexion aux autres et à la vie.

7. Tu te sens seul.e à cause d’un deuil ou d’une séparation. Je peux alors écouter ta solitude, et t’offrir ma présence. Le deuil, est une des plus grandes souffrances, il nous fait nous confronter à la mort et en même temps à la vie. Quant à la séparation, elle nous apprend l’impermanence, que tout peut changer et se transformer, et parfois d’une façon différente de celle que nous avions imaginée. Le deuil demande du temps, et les besoins varient selon chacun, certains auront besoin de solitude, d’autres de compagnie, certains voudront tout changer dans leur vie, d’autres prendront conscience de leurs liens existants si précieux, … rien de bien ou de mal… c’est la vie qui suit son chemin. Une jolie citation dit : « Je mets la main sur mon cœur, je ferme les yeux. Je sais que c’est le seul endroit où tu existes pour toujours. » La solitude quand elle est accompagnée de l’amour, elles accomplissent ensemble un chemin de guérison et de transformation inédites.

8. Tu as besoin de créativité ? Te retrouver et écouter ta petite voix intérieure est une opportunité pour stimuler ton canal de créativité, te relier à la Nature, à l’espace, à des paysages époustouflants de beauté, … à t’installer dans un espace-temps hors du temps… à aller te balader dans les agréables souvenirs du passé ou du futur… Dans ce cas-là, ose créer les conditions pour te relier cet espace de créativité.

Finalement, la solitude n’est ni bonne ni mauvaise, tout dépend de notre besoin, de l’étape de vie que nous traversons et des conditions du moment. Mais il y a une chose qui est certaine, c’est que la solitude nous interroge sur nous-même et la vie : C’est une enseignante qui vient à notre rencontre pour nous rappeler, que l’on soit seul ou accompagné, l’Amour trouve toujours son chemin pour nous retrouver.

Article rédigé par Banu Gokoglan
Sophrologue & Conférencière
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Sources :

(1) Extrait page 205, de La condition humaine, d’André Malraux, Editions Folio Plus Classique, 2019

(2) https://www.theguardian.com/society/2017/oct/12/loneliness-as-bad-for-health-as-long-term-illness-says-gps-chief

(3) https://www.coeuretavc.ca/articles/la-solitude-lisolement-et-la-sante-cardiaque

(4) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886917304920

(5) Individual-Differences in preference for solitude by Burger, JM, Mars 1995 – Journal of research in personality: https://www.webofscience.com/wos/woscc/full-record/WOS:A1995QM19400005?SID=EUW1ED0CBCFyPQW5PtJC9Uy75LGbd

(6) « J’ai toujours pensé que le pire truc qui pourrait nous arriver dans la vie, c’est de finir sa vie tout seul… mais c’est faux. Le pire truc qui pourrait nous arriver c’est de finir notre vie, entouré de personnes qui nous font se sentir seul. » Citation de Robin Williams

(7) https://www.thecut.com/2015/08/fine-to-have-fewer-friends-in-your-30s.html