L’étude de l’armoise évoque, en Chine, le mot kieou (moxa, moxabustion, moxibustion).
La moxibustion nous amène à analyser des pratiques qui, sous des apparences très actuelles, figurent parmi les plus vieilles recettes de l’Asie extrême.
Le moxa remonte à l’utilisation du feu. Il rentre dans les techniques dites « d’attaque » (kong).
On distingue le moxa proprement dit (kieou) de la moxibustion atténuée par un élément intercalaire (rondelle de gingembre ou de ginseng, d’ail ou d’aconit, ou même pièce faite de médicaments composés).
On connaît également le rouleau d’armoise, et l’aiguille d’acupuncture chauffée avec de la poudre d’Artemisia.
L’emploi des moxas constitue l’ignipuncture. Le caractère kieou (prononcé kyû en japonais) est l’équivalent de mogusa (herbe à brûler) dont les Hollandais firent moxa.
D’après Émile Littré (1801-1811), le moxa est un terme de chirurgie : « Mot par lequel les Chinois et les Japonais désignent un tissu cotonneux qu’ils préparent avec les feuilles desséchées de l’Artemisia chinensis L. pour brûler sur les téguments d’une personne malade. En Europe, petit cylindre fait avec diverses matières, mais le plus ordinairement avec du coton cardé, entouré d’une bandelette de toile, et que l’on brûle comme font les Chinois. »
Les médecins-voyageurs de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales introduisirent au XVII siècle en Europe, la technique de l’herbe à brûler.
Parmi les « herbes à brûler », la plus employée est sans conteste l’armoise.
Fonctionnement de la moxibustion
Il existe deux types de moxibustion: directe et indirecte. En moxibustion directe, une petite quantité conique de moxa est placée sur un point d’acupuncture et brûlée. Ce type de moxibustion est ensuite classé en deux catégories: cicatrisante et non cicatrisante. Avec la moxibustion cicatricielle, le moxa est placé sur un point, enflammé, et laissé sur le point jusqu’à ce qu’il brûle complètement. Cela peut entraîner des cicatrices localisées, des ampoules et des cicatrices après la guérison. Avec la moxibustion non cicatrisante, le moxa est placé sur la pointe et allumé, mais est éteint ou enlevé avant qu’il ne brûle la peau. Le patient ressentira une agréable sensation de chaleur qui pénètre profondément dans la peau, mais ne devrait pas ressentir de douleur, de cloques ou de cicatrices à moins que la moxa ne soit laissée trop longtemps.
La moxibustion indirecte est actuellement la forme de soins la plus populaire car le risque de douleur ou de brûlure est plus faible. En moxibustion indirecte, un praticien allume une extrémité d’un bâtonnet de moxa, de la forme et la taille approximative d’un cigare, et le tient près de la zone traitée pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que la zone devienne rouge. Une autre forme de moxibustion indirecte utilise à la fois des aiguilles d’acupuncture et du moxa. Une aiguille est insérée dans un point d’acupression. La pointe de l’aiguille est ensuite enroulée dans du moxa et enflammée, générant de la chaleur jusqu’au point. Une fois l’effet désiré obtenu, le moxa est éteint et l’aiguille ou les aiguilles enlevées.
À quoi sert la moxibustion?
Dans la médecine traditionnelle chinoise, la moxibustion est surtout utilisée sur les personnes qui souffrent d’un rhume. Le brûlage de moxa est censé expulser le froid et le chaud des méridiens, ce qui conduit à une circulation plus fluide du sang et du qi. En médecine occidentale, la moxibustion a été utilisée pour transformer le siège du bébé en position tête baissée avant l’accouchement. Une étude de référence publiée dans le Journal of the American Medical Association en 1998 a révélé que près de 75 % des femmes enceintes ont trouvé utiles l’emploi de la moxibustion et de l’acupuncture pour retourner les bébés se présentant par le siège (pieds ou fesses en bas) afin qu’ils se présentent en position céphalique (la tête en bas) pendant le travail.
D’autres études ont montré que la moxibustion augmente le mouvement du fœtus chez les femmes enceintes et peut réduire les symptômes des crampes menstruelles lorsqu’elle est utilisée en association avec l’acupuncture traditionnelle.