Fongicide: définition et précisions

FONGICIDE adj. et n. m. Se dit d’un pro­duit employé pour détruire les champignons microscopiques.
Les fongicides sont utilisés pour la protection des plantes et des arbres, des graines et des bois de construction, et la plupart de ceux qui sont employés dans ces usages sont toxiques ou néfastes pour l’homme; aussi la thérapeu­tique antifongique, emploie-t-elle surtout des fongistatiques (antibiotiques entravant la mul­tiplication des parasites mycosiques).

Fongicide – Toxicologie

Les signes d’intoxication varient suivant les substances.

Fongicides minéraux

Le permanganate de potassium est un caustique puissant capable de produire, par son ingestion, des nécroses et des perforations digestives; un état de choc’\ une anurie » et une hépatite » peuvent se décla­rer par la suite. Cette intoxication se traite par la prescription de médicaments symptoma­tiques et d’hyposulfite à ingérer; éventuelle­ment une gastrotomie, pour évacuer le toxique, peut être indiquée lorsqu’une radiographie de l’abdomen montre la présence d’une impor­tante quantité de permanganate (ce produit étant opaque aux rayons X). Divers sels de cuivre (sulfate en particulier) entraînent de violents troubles digestifs, parfois suivis d’hé­molyse des globules rouges ou de lésions du foie et du rein; 8 à 10 g sont en général mor­tels; le calcitétracémate (chélateur ») paraît améliorer le pronostic. Le chlorure mercurique est toxique pour le rein, causant une anurie qui ne se déclare qu’à retardement; une dose de 1 g est dangereuse, l’administration pré­coce de B. A. L. atténue cette intoxication.

Fongicides organiques

Beaucoup plus nombreux que les précédents, ils peuvent être classés en plusieurs catégories de toxicité inégale. Les plus dangereux sont les dérivés nitrés aromatiques, fabriqués à partir du nitrobenzène. Une dose de 1 g entraîne la mort, qui survient par suite d’une atteinte des reins, du foie et d’une méthémoglobinémie dans un tableau de collapsus avec ou sans coma; cette intoxication se traite par la vitamine C et le bleu de méthylène. Les dérivés des carbamates sont multiples; ils peuvent, à des doses de plu- sieurs grammes, causer un coma et des troubles respiratoires; mais leur risque principal provient du danger de collapsus lors de l’absorption simultanée d’alcool, même à faible dose; de plus, ils produisent une hémolyse chez les sujets ayant un déficit en certains enzymes (glucose-6-phosphate-déshydrogénase). Les thiurames comme les dithiocarbamates sont mal supportés lors d’une absorption d’alcool conco­mitante.

L’hexachlorobenzène est capable, à partir de 15 à 20 g, de causer des troubles cardiaques, une porphyrie cutanée, le coma
(la porphyrie cutanée, en particulier, a été observée à la suite d’une consommation de blé imprégné de ce produit). Le formol, utilisé généralement sous forme de trioxyméthylène, dégage des vapeurs caustiques pouvant déclencher un œdème pulmonaire: une concentration supérieure à 10 p. p. m. (parties pour un million) ne doit pas être tolérée; ingéré, il détermine une perforation digestive, et 15 à 20 g font survenir des lésions du rein, du foie, le coma et la mort;