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Enfant et addiction à l’écran: coupez le cordon numérique !

Par Feriel Berraies, Sophrologue certifiée RNCP spécialisée dans l’accompagnement de l’enfance et adolescence.

Dans un Monde hyper connecté, où tout ce qui stimule est profondément numérique, il est difficile de faire acquérir à nos enfants les envies, la curiosité et la stimulation intellectuelle d’un autre temps. Fini le temps où nous lisions nos livres, comme le club des cinq ou la comtesse de Ségur, ces récits et ces lectures d’un autre temps, qui pourraient paraitre « ringards » pour nos gamins d’aujourd’hui et pourtant, s’ils savaient, le trésor que ces livres renferment. Fini le temps où on allait voir le copain… maintenant on se capte par skype, whatsapp, instagram ou facebook !

Fini le temps où on se baladait avec les parents et où on jouait des jeux de société, ce n’est pas cool… aujourd’hui il y a Movie Star Planet, Block Star Planet, Animal Jam, Minecraft, Mario Cart et Fort Nite (liste non exhaustive).

Face à un phénomène très emblématique de nos temps modernes (et des plus alarmants), de nombreux spécialistes se sont penchés sur les causes mais surtout les conséquences sur la santé de nos enfants.

Psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, thérapeutes et nous même les parents, nous nous accordons tous pour dire que tout comme la télévision, la tablette et le numérique sont un danger si consommés à forte dose.

Les effets de ces derniers  sur nos enfants sont alarmants, et touchent autant la santé physique que mentale de nos enfants.

A rappeler que pour la France, d’ailleurs, 5% des adolescents sont accros aux écrans. Et le choix est large entre  internet et les réseaux sociaux, difficile de s’y soustraire sous peine de ne pas être dans le coup numérique.

Pour ce qui est des écrans, de manière générale, le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en France, estime que les enfants de moins de 3 ans ne doivent pas y être exposés. Le CSA estime ainsi qu’un temps excessif passé devant les écrans contribue à provoquer des retards de développement même si l’enfant ne regarde que des chaînes ou des programmes adaptés à son âge.

Avant 6 ans, la surexposition aux écrans nuit gravement au développement cérébral. Des experts ont observé des retards chez des enfants qui ont été exposés très tôt aux tablettes interactives, aux smartphones. C’est un objet que les parents utilisent très fréquemment pour occuper l’enfant. L’enfant prend du retard, il n’arrive plus à se stimuler qu’avec ça parce que le reste lui paraît fade, ou tout simplement il est démuni.

Des effets notables sur la santé physique et mentale

  • Troubles de l’attention
  • Retard du langage
  • Entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps
  • Altère le développement de la motricité
  • Rend asocial

Pour ma part, je reçois des parents désorientés, et je les aiguille vers des protocoles adaptés, notamment dans la gestion de la colère et de l’hyper activité de l’enfant.

Mais la plupart du temps, l’enfant a simplement piqué une crise car le parent a tenté de le lui reprendre son téléphone, je vous laisse imaginer la tragédie…mais cette situation si fréquente, c’est juste l’arbre qui cache la forêt des addictions…les écrans dites-le vous bien, ralentissent le développement de l’enfant et sont un frein  à la stimulation intellectuelle. Ils créent une dépendance qui peut pousser l’enfant à l’hystérie et la dépression.

Comment intervient la Sophrologie

La sophrologie intervient en second pla, cad en deuxième étape, après l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire allant du médecin, pédopsychiatre, psychomotricien, ou orthophoniste.

Cela signifie qu’en Sophrologie, nous n’intervenons que si un premier travail a été réalisé. L’addiction est un comportement pathologique et l’on ne peut se substituer à la médecine allopathique.

Il faudra donc que que l’enfant commence à faire le travail sur la dépendance et qu’il ait accepté et appris à vivre le changement de comportement.

Les séances en Sophrologie seront ensuite adaptées selon des étapes bien précises et selon les besoins de l’enfant

On pourra par exemple  proposer dans notre accompagnement un travail sur :

La détente pour lui faire prendre conscience de sa capacité à se détendre sans la tablette (recadrer cette attraction pour le numérique à tout prix et lui faire observer les bienfaits de l’abstinence).

L’aider à la confiance en soi, l’assurance et le renforcement de sa motivation à l’arrêt (cette interruption du numérique lui permettra d’avoir accès à des plaisirs plus sains et aussi à avoir des rapports plus sains avec les parents et amis)

Lui faire voir son miroir afin qu’il’ se projette dans les situations de colère et de crise quand il perdait le contrôle. C’est important de lui rappeler les effets néfastes quand « il devient une autre personne » pas « en phase avec ses émotions de contrôle »

L’intégration et la valorisation de sa nouvelle image  pour booster sa motivation à maintenir le nouveau comportement  il est calme, autonome, devenu  enfant  et tempéré, un enfant capable de dompter ses pulsions sans douleur ou frustrations ) un enfant qui ne sera plus puni.

Lui faire accepter son nouveau lui

L’intégration et la satisfaction des valeurs de vie qui stimulent son  sevrage (en lui faisant prendre conscience sur ce  qui le pousse au sevrage et à le maintenir ? En quoi cette démarche est importante pour lui et la nouvelle qualité de vie qu’il a avec ses proches.

Gérer ses pulsions vis-à-vis des jeux (séance incontournable, car risque de récidive)

La sophrologie permet à l’enfant d’entamer un dialogue avec son corps, sa tête et son cœur.

L’enfant doit apprendre à accueillir avec calme ses frustrations et à  gérer ses émotions liées à cette addiction à la tablette (colère, crises, hystéries, le fait de devenir asocial…) pour enfin intégrer une image de soi positive, libérée des dépendances.

A noter : la sophrologie est une discipline d’accompagnement, elle vient en complément d’un suivi médical et spécialisé sur les formes d’addictions.

Bien sûr, ici il est crucial que le parent aide le thérapeute et soit ferme, pour ne pas mettre en péril le travail thérapeutique. La tentation pour l’enfant sera toujours latente, les thérapies brèves n’effacent pas complément l’addiction, elles aident à la tempérance et à une meilleure vivance de la frustration de l’enfant.

Article réalisé par Fériel Berraies,

Membre de la chambre Syndicale de Sophrologie et membre de la Chambre Syndicale des métiers de la Naturopathie

Retrouver les conseils de Fériel Berraies : www.feriel-berraies-therapeute.com

Lui ecrire : fbsophro@gmail.com