Par Fériel Berraies, Sophrologue certifiée RNCP spécialisée dans l’accompagnement des troubles sexuels.
Comment intervient la Sophrologie ?
L’éjaculation précoce ou prématurée se définit comme l’incapacité pour l’homme à maitriser suffisamment son excitation sexuelle, afin d’éjaculer quand il le souhaite. Elle se matérialise par une éjaculation qui se produit généralement moins de deux minutes après la pénétration vaginale et avant que vingt mouvements de va et vient intra vaginaux aient pu être réalisés. Dans certains cas, l’éjaculation peut même intervenir avant la pénétration (éjaculation ante portas)
Les 2 types d’éjaculation précoce
Il y a d’abord les éjaculations prématurées primaires : cad qu’elles ont toujours existé. Viennent ensuite les éjaculations prématurées secondaires, elles sont le plus souvent consécutives à un stress ou à un souci psychologique.
Un sujet tabou
Mais qui fait partie du quotidien de beaucoup.
Ce trouble concernerait 30 % de la population masculine adulte de façon ponctuelle ou régulière. Et, par ricochet, leur partenaire.
Cette dysfonction sexuelle est très fréquente et rarement due à un problème physique, mais le plus souvent liée à un faible apprentissage de la sexualité et une mauvaise gestion de l’excitation.
En effet, les premières expériences sexuelles, (masturbations, attouchement, etc.) se réalisent souvent dans un contexte d’anxiété et de culpabilité qui font que le jeune homme cherche à obtenir rapidement l’orgasme. Il se conditionne alors à éjaculer rapidement. Dans la grande majorité des cas, la multiplication des expériences lui apprend progressivement à maitriser son excitation en se dé focalisant de son orgasme pour favoriser la montée du plaisir de sa partenaire. Il parvient alors à contenir sa pulsion sexuelle et retarde son éjaculation.
Lorsque l’éjaculation prématurée existe depuis toujours, elle est souvent le résultat d’un apprentissage non abouti. Le jeune homme enchaine les relations sexuelles insatisfaisantes qui ne lui permettent pas d’ajuster son comportement. Il se forge alors au fil du temps de fausses croyances comme celles de ne » pas être normal »l ou « d’avoir un pénis trop sensible « et il reste piégé dans son dysfonctionnement.
Stress quand tu tiens l’éjaculation !
Lorsque l’éjaculation prématurée survient alors qu’il n’y avait pas eu de problèmes auparavant, elle est souvent la conséquence d’un stress important. En effet, le stress favorise le réflexe éjaculatoire, amplifie l’hyperexcitabilité et diminue les capacités de maitrise de soi. Certains hommes ont donc parfois du mal à contenir leurs éjaculations lorsqu’ils traversent des périodes de vie très stressantes. Ils sont alors en colère contre eux, frustrés de ne plus satisfaire leurs partenaires, mais aussi honteux de de plus parvenir à se contrôler. Cette dépréciation d’eux même peut être renforcée par les réactions négatives de leur partenaire, qui sont parfois vécues comme des humiliations. Afin de ne plus souffrir, ils préfèrent souvent éviter toute intimité et se coupent progressivement de leur désir. Sur la durée, la rareté des rapports sexuels et l’insatisfaction des deux partenaires mettent en danger la survie du couple.
Trouble sexuel dans la hit liste des plus fréquents chez le couple
L’éjaculation prématurée est souvent considérée comme le trouble sexuel le plus fréquent (elle concernerait 7 à 10% de la population occidentale), mais en réalité sa définition reste assez floue.
Il est en effet difficile de quantifier en terme de temps à partir de quand exactement, on a une éjaculation précoce.
Quand l’homme est en couple, la frustration se vit à deux et peut occasionner beaucoup de souffrances
Pour beaucoup de spécialistes, le trouble reste « fonctionnel » on peut le corriger avec le temps et avec des séances par ex avec des sexologues. Pourtant, l’éjaculation précoce quand elle est subie durablement, peut occasionner beaucoup de souffrance, d’abord pour l’homme qui est touché dans sa virilité et pour la femme qui se « sent mal aimée voire utilisée » !
Casser la spirale infernale du « c’est ta faute » si je ne prends pas mon pied !
Quand on veut ménager le partenaire de peur de l’humilier, on ne lui dira rien, mais si on le lui fait remarquer trop de fois, c’est encore pire !
Que faire, et comment sortir de ce cercle infernal ?
De nombreux couples éclatent, si le silence dure trop longtemps, car la situation finit immanquablement par nourrir le rancœur et le déni, et une certaine fuite en avant.
Inverser la tendance de la honte et de l’angoisse
Enfermé dans son angoisse de ne pas contrôler ou maitriser sa pulsion, l’éjaculateur précoce préférera l’évitement sexuel, ce qui mettra en danger son couple !
L’objectif de mon accompagnement en Sophrologie sera donc d’aider mon sné à avoir des rapports satisfaisants avec sa partenaire. Tout un « programme des festivités » mais au long cours.
Le Protocole pour lutter contre l’éjaculation prématurée est un protocole pour l’accompagnement de comportements pathologiques, car il permet à l’homme de retrouver un comportement sexuel adapté. Il se fera en complément d’un accompagnement médical et psychiatrique, au préalable, avant de venir à moi ( obligatoire, sinon je ne le prends pas dans ce protocole, la Sophrologie ne substituant pas aux autres méthodes conventionnelles d’accompagnement)
Nota Bene : la Sophrologie ne peut supprimer une compulsion totalement, elle aide à mieux contrôler la pulsion et « mieux vivre » la situation à venir, pour se projeter dans une « situation de contrôle » je vais lui proposer des outils pour mieux gérer son hyper excitabilité par des exercices bien ciblés.
Mon Protocole aura pour objectif d’amener l’homme à entrevoir la possibilité davoir des rapports satisfaisants avec sa partenaire, pour cela mon travail se fera sur la maitrise de son comportement sexuel.
Pour cela, des étapes doivent être franchies selon un ordre bien précis, d’abord je vais l’aider à évacuer ses émotions puis ses croyances négatives qui sont limitantes et l’enferment dans une impasse cassant sa virilité, ensuite par le biais d’exercices qui auront essentiellement pour objectif « de calmer » et de « canaliser » la compulsion à l’hyperexcitabilité ( qui entraine l’éjaculation prématurée), je vais l’accompagner afin qu’ils apprennent à « transformer » sa pulsion en quelque chose de positif pour lui où il serait « en contrôle de la situation »
Je me baserai sur ces ressources et des éléments qui vont lui ramener une meilleure confiance en lui et ainsi, lui faire entrevoir ses capacités de changer de comportement.
Comme pour toute pulsion, compulsion ou phobie ( et même addiction) le Protocole pour l’accompagnement de comportements pathologiques en Sophrologie, se fait en collaboration avec d’autres praticiens ( médecin, sexologue, psychiatre) mon travail intervient en second lieu et sera un complément de ces premières approches.
La plupart du temps, je suis contactée par des médecins et des spécialistes pour ce genre de pries en charge. Et j’intervient pour faire « le soin de support » ou de complément.
Si le sné vient à moi, je dois m’assurer qu’il est déjà suivi ou l’a été pour rester dans ma compétence. La pulsion n’étant pas de la compétence unique et directe de la Sophrologie.
Des étapes incontournables pour l’amener à changer son comportement sexuel
Pour renforcer la maitrise de lui, je vais l’aider à :
Chasser les croyances négatives afin de l’aider à se tranquilliser
Gérer l’hyperexcitabilité pour modifier ses ressentis
Maitriser l’éjaculation précoce pour modifier son comportement
Et enfin, développer la maitrise de soi.
Ce protocole a donc des étapes très importantes incontournables, et il faudra compter au moins 12 séances, d’une heure, si ce n’est plus (dans la durée, selon qu’il ait pu ou non maitriser sa pulsion)
Ne pas hésiter à aller voir votre médecin et à vous faire conseiller !
Toute une série de solutions existent entre la médecine conventionnelle, les thérapies de couple, la sexologie et enfin la Sophrologie, pour aider à gérer ce cap, alors il est dommage de rester dans le déni et l’isolement.
Écrire à: fbsophro@gmail.com