Blennorragie: Symptômes, Prévention, Traitement

Blennorragie (gonorrhée)

Malgré la banalisation des antibioti­ques et des sulfamides, médications puissantes et radicales, la prolifération des cas de blennorragie fait de cette maladie l’un des problèmes cruciaux de la médecine d’aujourd’hui. Son inci­dence a pris des proportions épidémi­ques inégalées auparavant, qui s’expli­quent par la libéralisation des moeurs sexue.lles contemporaines, l’extension relative de l’homosexualité, l’abandon progressif des préservatifs masculins lié de toute évidence à l’usage répandu de la « pilule » féminine, la résistance croissante des gonocoques aux anti­biotiques, la présence d’un très grand nombre de porteurs asymptomatiques et, sans doute l’un des facteurs les plus importants, l’impossibilité de dépister et de traiter les partenaires porteurs res­ponsables d’une infection.

La blennorragie frappe toutes les couches de la société, avec néanmoins une prédominance dans les classes défa­vorisées. Plus de la moitié des cas surviennent entre quinze et vingt-cinq ans. Les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes à faire état de la maladie. Les femmes, pour leur part, restent dans l’ensemble asympto­matiques.

La maladie se transmet essentielle­ment par les rapports sexuels. Toutefois, les attouchements des adolescents peu­vent être la cause d’une infection, dans la mesure où un simple contact des parties génitales, sans pénétration, suffit bien souvent à transmettre le germe.

La blennorragie ne laisse malheureu­sement pas d’immunité, et les réinfec­tions, mêmes rapides, sont fréquentes. La maladie guérit spontanément par disparition du germe au bout de six mois. Mais lorsqu’elle n’est pas traitée, elle entraîne de graves complications.

La période d’incubation est de deux à sept jours, mais peut parfois durer un mois.

Danger : Les complications de la blen­norragie peuvent être à l’origine d’une stérilité, aussi bien chez l’homme que chez la femme. Cette stérilité chez la femme est la suite d’une inflammation des trompes de Fallope ou des ovaires, tandis que chez l’homme, elle résulte d’un rétrécissement urétral, menant à la prostatite et à l’épididymite. En outre, non traitée, la maladie peut évoluer vers l’arthrite, la septicémie, la méningite et l’endocardite. Enfin, l’écoulement gono- coccique est facteur de cécité lorsqu’il atteint l’oeil ; c’est pourquoi on instille systématiquement du nitrate d’argent ou de la pénicilline dans les yeux des nouveau-nés pour prévenir les suites d’une éventuelle atteinte lors du passage de l’enfant dans les voies génitales, toute mère pouvant être porteuse asymptoma­tique du germe.

Attention : la syphilis et la blennorra­gie sont parfois contractées en même temps. Or dans la mesure où les symptômes de la blennorragie apparais­sent plus vite, le traitement à la pénicil­line risque d’être aussitôt appliqué sans dépistage préalable du germe syphiliti­que qui sera masqué, mais non éliminé. Symptômes : Chez l’homme comme chez la femme (lorsque celle-ci présente des symptômes), un écoulement puru­lent blanchâtre ou jaunâtre de l’urètre (parfois du vagin chez la femme) vient ternir l’urine et souiller les sous-vête- ments, tandis que la miction, impérieuse et fréquente, éveille une douloureuse sensation de brûlure (« chaude-pisse »). Le méat urétral de la verge est rouge et irrité.

10 p. cent des hommes restent asymp­tomatiques, alors que 20 p. cent seule­ment des femmes présentent des symp­tômes et, parmi elles, 25 p. cent ont des pertes vaginales significatives. La durée de la maladie est plus longue chez la femme que chez l’homme. L’homosexuel souffre souvent d’un prurit anal à l’en­droit où le germe prolifère. Enfin, outre dans l’urètre, le vagin ou l’anus, l’infection peut également sévir dans le pharynx.

Toute femme suspectée d’être por­teuse du germe devrait faire effectuer un frottis vaginal et urétral pour culture bactériologique.

Blennorragie Traitement :

La blennorragie réagit positivement à un traitement précoce,
moins sûrement lorsqu’il est mené tardi­vement. Environ 95 p. cent des malades guérissent après une antibiothérapie appropriée, habituellement la pénicilline à larges doses (deux fois plus impor­tantes pour la femme) par injection intramusculaire. Les doses sont plus fortes lorsque le traitement est appliqué tardivement. En cas d’allergie à la pénicilline, il existe d’autres antibioti­ques possibles, tels que la tétracycline. Enfin, si l’on se trouve en présence d’un germe résistant, on peut avoir recours à une élévation artificielle de la tempéra­ture jusqu’à 39,5 °C (mais c’est une procédure risquée).

L’échec du traitement est dû soit à une erreur de diagnostic (confusion possible avec l’Urétrite non gonococcique ou la Trichomonase), soit à une réinfection, soit à un dosage insuffisant d’antibiotiques (il s’agit alors d’un germe particulièrement résistant).

Diagnostic différentiel entre la blen­norragie et l’urétrite non gonococcique ou la trichomonase : les trois affections se transmettent par contact sexuel et se caractérisent par un écoulement purulent, mais l’écoulement gonococci­que est plus abondant et plus riche en pus. Pour éviter les erreurs de diagnos­tic, il faut identifier les germes par des analyses bactériologiques de l’écoule­ment.

Les rapports sexuels sont à éviter avant la fin du traitement. L’usage du massage prostatique ou d’instruments urétraux est proscrit. La disparition des symptômes ne signifie pas la guérison, le germe restant parfois latent. Enfin, le diagnostic ne peut être posé qu’après la mise en évidence du germe par frottis et culture bactériologique.

Blennorragie Prévention :

Si les médecins et le public accordaient à la blennorragie l’attention qu’elle mérite, la maladie pourrait prati­quement disparaître. Il est indispensable d’insister chaque fois que le malade hésite à prévenir son partenaire sexuel. Le médecin, en tant que garant de l’hygiène publique, se doit de tout essayer pour traiter le ou les partenaires de son malade.

Se laver les organes génitaux à l’eau chaude et au savon quelques minutes après un rapport sexuel est une mesure d’hygiène utile contre la syphilis et la blennorragie (moins efficace, toutefois, contre la blennorragie, le germe gono­coccique étant particulièrement résis­tant). L’hygiène corporelle est de toute façon recommandée, mais elle n’est jamais une garantie absolue.

Bien que la syphilis soit beaucoup moins fréquente que la blennorragie, les deux maladies peuvent néanmoins se déclarer simultanément. C’est pourquoi toute personne atteinte de blennorragie doit systématiquement subir un examen sérologique de la syphilis.

Résultat: Tout à fait favorable ; plus le traitement est précoce, plus il est efficace. Bien que le germe devienne de plus en plus résistant aux antibiotiques et que son élimination nécessite des dosages importants, la maladie n’en reste pas moins toujours maîtrisée.