5 bienfaits du massage ayurvédique

En Ayurveda, le massage est très estimé et recommandé comme pra­tique quotidienne. De même que l’on mange et dort quotidiennement, ainsi doit-on recevoir un massage et éliminer ses déchets chaque jour.

L’ayurveda croit que les douleurs sont causées par l’obstruction de la circulation de vayu (vent, air) dans les siras, ou vaisseaux où vayu circule. La chaleur est produite par le frottement, qui fait que les souffles corpo­rels  se déploient et se meuvent. La circulation du vayu dans les siras abo­lit la tension et réduit la douleur. Le massage promeut aussi une respira­tion plus profonde et naturelle.

Le massage régulier relaxe les muscles, les nerfs, les os, le corps entier. Il aide le système digestif à maintenir l’équilibre et la circulation des gaz ; il favorise le sommeil profond, accroît l’appétit, et rend, en général, la vie plus joyeuse.

Dans le massage thérapeutique, le type de massage administré et l’huile utilisée dépendent des conditions. Selon Vagbhata, l’auteur d’un célèbre traité d’ayurveda intitulé Ashtanga Hridaya, ceux qui désirent santé et bonheur doivent se faire masser le corps et utiliser des huiles selon la sai­ son. Les huiles parfumées et médicinales sont les meilleures.

Selon un autre texte clef de l’ayurveda, la Sushruta Samhita, l’huile, le ghee*, et d’autres lubrifiants – selon le type corporel, l’atmosphère et la sai­ son – doivent être utilisés pour le massage. Les zones douloureuses doivent être massées jusqu’à ce q ue le soulagement soit obtenu.

Le rôle du massage dans le plaisir sexuel est souligné par Vâtsyâyana, l’auteur du célèbre Kâma Sûtra. Dans le Bhavishya Purâna, le massage conjugal est décrit en détail. Ce texte dit que l’épouse doit être une mas­seuse experte. Il recommande que le massage de la région de la taille soit fait doucement et lentement, que le visage et le cou soient massés un petit peu plus fort, avec une pression supportable. C’est la tête et les pieds qui doivent être massés le plus durement et le plus longtemps. Les parties du corps comportant le moins de chair, une musculature fine (comme la région du nombril), et certains points de pression au-dessous du nombril et autour du cœur, du visage, et des joues, doivent être massés doucement. Si le mari commence à s’assoupir, il faut pétrir et tapoter; s’il s’endort, il faut arrêter le massage. Sur les parties du corps recouvertes de poils, le massage doit être appliqué dans la direction de la croissance des poils.

On peut trouver dans l’ Ashtanga Hridaya, de Vagbhata, l’énumération suivante des bienfaits du massage ayurvédique:

1. Le massage ayurvédique empêche le vieillissement (jahrahara)

En ayurveda, le massage est appelé jahrahara, le destructeur de la vieillesse, parce qu’il procure une nourriture aux sept éléments consti­tuants, ou dhatus, du corps humain:

  1. Rasa (fluides, hormones, lymphe)
  2. Rakta (sang)
  3. Mansa (chair, muscles, et épiderme)
  4. Medha (graisse)
  5. Asthi (os et dents)
  6. Majja (moelle)
  7. Shukra (semence, ojas).

En frottant, pétrissant, pressant les muscles et en manipulant les points de pression, la circulation de sang, lymphe, et hormones, est améliorée. Cela à son tour renforce les systèmes nerveux et immunitaire, retardant ainsi le vieillissement. L’utilisation de l’huile sur la colonne vertébrale, les pieds, les mains et la tête, accroît la virilité et la vitalité.

2. Le massage ayurvédique éloigne la fatigue (shramahara)

La fatigue est causée par la tension physique et/ou mentale. Elle peut aussi provenir d’un surmenage d’un muscle particulier ou d’un groupe de muscles, ou de l’exécution d’une tâche qu’on ne devrait normalement pas accomplir. Quand on ne se sent pas émotionnellement impliqué dans un travail, ou qu’on ne l’aime pas, le corps se fatigue rapidement. La fatigue peut être aussi la conséquence de l’accumulation de toxines. Le massage prescrit dépend du type de fatigue.

Pour la fatigue causée par la tension mentale, l’idéal est un massage de la tête avec une huile parfumée. Quelques gouttes d’huile de santal ajou­tées à l’huile basique de massage aident à supprimer la tension mentale. Pour faire cesser la chaleur de la région de la tête, appliquez un mélange de dix gouttes d’huile de coriandre et deux cuillerées à soupe d’huile d’amandes ou de sésame.

Pour la fatigue causée par la tension des muscles d’un membre, ajoutez une pincée de sel à un peu d’eau chaude et trempez-y le membre. Massez avec un mouvement de pression. Si l’immersion est trop difficile, trempez une serviette de toilette dans de l’eau chaude salée et appliquez-la sur la région douloureuse. Cette méthode est surtout utilisée sur la région des épaules et de la taille (on peut aussi faire alterner les compresses chaudes et les compresses froides). Presser, frotter, tapoter doucement les muscles ôtent la fatigue. Après ce traitement à l’eau, on peut appliquer l’huile jus­qu’à ce qu’on ressente un soulagement. Une demi-tasse d’huile de mou­ tarde, d’amandes, de coco, ou de sésame, à laquelle on ajoute quelques gouttes d’huile de lavande, de gaulthérie, ou d’esprit de camphre, aide à détendre les muscles douloureux.*

Pour ôter la fatigue causée par une accumulation de toxines, vous pou­vez utiliser une huile chauffante – qui produit une sensation de brûlure quand elle est appliquée. Cela excitera les glandes sudoripares et stimulera le corps pour qu’il rejette les toxines en transpirant. Parmi les huiles chauf­fantes, il y a celles de gaulthérie, de menthe, de moutarde, d’eucalyptus, et les huiles de graines d’ail, d’asa-fœcida, ou de fenugrec.

3. Le massage ayurvédique supprime Le vent superflu (vatahara)

Certaines pratiques, émotions, ou certains excès, augmentent le dosha vent (vara) et causent des douleurs dans les muscles et les articulations; ce sont : tension constante du système nerveux, anxiété, rapports sexuels après le repas, consommation d’aliments conservés plus de huit heures après préparation, sommeil diurne, tromper sa faim, jeûne, répression volontaire d’un besoin naturel, faire craquer ses jointures, rapport sexuel pendant les règles, fellation, peur, nervosité, bavardage excessif, consom­mation excessive d’aliments piquants, astringents, ou très amers. Des ali­ments comme les haricots, les lentilles, les pousses de soja, le brocoli, le chou, et le chou-fleur, quand on en consomme à l’excès, produisent plus de vayu, ainsi que les douleurs occasionnées par l’excès de vent. Rhumatismes et sciatique sont deux des affections les plus communes occasionnées par l’excès de vata.

Le siège des maladies vata est le gros intestin. La purification du côlon par l’eau (lavement), faite dès que l’affection est décelée, et le massage régulier avec de l’huile, sont le seul remède. La Sushruta Samhita recom­ mande fortement le massage avec de l’huile pour les désordres de vata. En ayurveda, l’huile mahanarayana, une huile médicinale issue de diverses plantes, est souvent recommandée pour les douleurs rhumatismales et la sciatique.

L’huile de sésame (tif), préparée avec les herbes et épices suivantes, est recommandée pour les désordres de vata. Faites cuire une gousse d’ail dans de l’huile préchauffée jusqu’à ce qu’elle devienne noire. Ajoutez une cuillere à café de graines de fenugrec, et laissez cuire deux minutes. Mélangez-y une pincée d’asa-fœtida et faites chauffer encore trois minutes. Ajoutez encore une cuillerée à café de graines d’origan et laissez chauffer jusqu’à ce qu’elles brûnissent. Filtrez l’huile et mettez-la dans un récipient qui ferme bien*. Pour donner une bonne odeur, on peut ajouter quelques gouttes de lavande, de menthe, ou de gaulthérie (ou des trois ensemble).

4. Le massage ayurvéda améliore la vue (Drishti prasada kara)

Selon l’ayurveda, le massage peut améliorer la vue. Les yeux tirent leur énergie première de l’élément feu. Des troubles de l’estomac, avec un feu digestif élevé, créent la plupart des affections oculaires, mais la faiblesse du feu peut aussi causer des troubles. La constipation constante (due à un feu trop faible), l’indigestion et l’acidité gastrique, ainsi que l’excès de pitta (bile) endommagent la vue. Le massage de la région du nombril dans le sens des aiguilles d’une montre, avec de l’huile de noix de coco ou de sésame (selon la constitution), avant de se coucher, améliore la vue. Les gens qui ont une vue faible ou qui souffrent de maladies oculaires doivent avoir les pieds massés, surtout entre le gros orteil et le doigt de pied suivant. Ils doi­vent aussi se faire masser la colonne vertébrale, le cou et la tête, régulière­ment avec de l’huile (voir plus loin « Huiles pour Massage de la Tête »).

Il y a cinq subdivisions de pitta, et celui qui se trouve dans les yeux est appelé alochaka pitta. Il aide à la vue, équilibre la chaleur dans les tissus et les muscles oculaires, et règle l’intensité lumineuse. Le massage de la tête et des gros orteils aide à régler cet élément. Les yeux ont un système cura­ tif qui leur est propre. Grâce aux éléments chimiques qui se trouvent dans les larmes, les yeux sont revitalisés. Les larmes causées par l’application des remèdes oculaires comme surma et kajal, le ghee, le miel, le jus d’oignon, sont purificatrices, régénérantes, et saines pour les yeux. Celles que produisent le chagrin, la colère, le dégoût et la maladie, sont amère et peuvent endommager l’œil. La pratique de trataka (fixer une flamme jusqu’à ce que les larmes viennent) est un exercice curatif pour les yeux.

Le massage des tempes avec de l’huile ou du ghee peut aussi améliorer la vue. Jala neti (aspirer de l’eau par le nez) et le massage des parois inté­rieures du nez avec du ghee, en profondeur et doucement, sont aussi des pratiques salutaires pour les yeux.

5. Le massage ayurvédique fortifie le corps (pushti kara)

Frictionner avec de l’huile de massage et presser, avec ou sans huile, est bénéfique pour le corps. Cela améliore la circulation et le mouvement des fluides vitaux, et en même temps aide à accroître et à faire circuler l’éner­gie pranique. En pétrissant et en pressant les muscles, on convie les toxines accumulées à quitter le corps; en échange, les cellules s’emplissent d’élé­ments nutritifs et de prana. Le corps et le système immunitaire deviennent forts, et la vigueur, la vitalité et la virilité augmentent.

 

* Le ghee est parfois identifié au beurre clarifié, qui est fait en chauffant doucement le beurre jusqu’à ce que les dépôts solides s’établissent au fond de la casserole. On retire alors le beurre clarifié qui se trouve au-dessus à la louche, et on l’utilise pour la cuisine. En Inde, le ghee est fait traditionnellement en barattant le yaourt (dahi) jusqu’à ce que l’on obtienne du beurre qui est alors fondu pour faire du ghee. Tant le beurre clarifié que le ghee traditionnel conviennent au massage.

* Les gens qui ont la peau sensible ne doivent pas utiliser cette formule. Ils doivent à la place mélanger quelques gouttes d’huile de santal avec une autre huile de base qui soit compatible avec leur dosha.