L’armoise amère ou K’ou-hao (Attemisia codonocephala Diels, Artemisia lavandulœfofia) est la véritable espèce sauvage.
On la trouve au Jehol, dans le Kirin, le Hei-long-kiang, le Ho-pei le Chen-si, le Chan-si, le Chan-tong et le Kiang·-sou.
Elle est glanée à l’orée des forêts, dans les vallées et en bordure des routes. L’armoise sauvage ( Ye-ngai) est également vermifuge.
Thunberg définit ainsi l’emploi de l’Armoise: « Le moxa n’est autre chose que la bourre des feuilles d’armoise; on préfère les vieilles. Voici comment on les prépare. On bat et on frotte ces feuilles jusqu’à ce que le vert disparaisse et qu’il ne reste que le velouté qu’on sépare en grossier et en fin. Ce dernier est le meilleur, et l’autre remplace notre amadou.
Quand il s’agit d’employer ce moxa, on le roule en forme pyramidale, on le pose sur la partie malade; on y met le feu, et quand il est entièrement consumé, il laisse une petite plaie qu’on entretient pendant quelque temps pour en laisser découler les humeurs. »
Les « chirurgiens-brûleurs » choisissaient l’endroit d’après un tableau imprimé dans le fameux Miroir des points de moxibustîon présenté par Engelbert Kaempfer dans ses Amœnitates exoticae (1712).
L’année 1960 marqua la continuité du Pen-ts’ao kang-mou ( Compendium général de la matière médicale) et la renaissance de la Médecine du Peuple.
On eut recours à la moxibustion au gingembre pour lutter contre la tuberculose. La méthode consistait à réveiller les défenses naturelles. Les points choisis étaient le Kao-houang (deux points d’assentiment du dos), le Ko-yu (assentiment du diaphragme) et le Tan-yu (assentiment de la vésicule biliaire). On plaçait sur chaque point une pièce de gingembre frais de un demi à un centimètre d’épaisseur. On préconisait trois à dix moxas de la taille d’une datte.
Après le traitement, on constatait une diminution de la fatigue, une réduction de la douleur dans la poitrine, la disparition de l’anorexie et de la toux, un gain certain de poids.
La durée du traitement au cigare d’armoise était fixée de cinq à quinze minutes pour chaque séance.
Cette étude se veut indicatrice des tendances les plus originales. Elle ne peut être exhaustive. Elle se propose de mettre en lumière les constantes de la tradition qui se transmettent de siècle en siècle.