Dans un monde où le paraitre et en tout cas une certaine vision du « paraitre » fait loi, il est compliqué de s’accepter spontanément tel que l’on est.
Nous grandissons tous avec des images et des présupposés sur ce que l’on devrait être, ou en tout cas, une « image « de ce que l’on voudrait être.
La société dans laquelle nous évoluons a ses codes, ses aprioris, une certaine définition du « beau » et de « l’accomplis ». Pas facile de toujours suivre et surtout si l’on est «différent » ou « cabossé « par la vie.
Tous petits, nous sommes bercés par de fausses certitudes, des mythes nourris de croyances populaires, nos parents puis nos enseignants, nos employeurs, nous dictent que l’on devrait être « ainsi » ou « comme ça » et la société de consommation avec ses mythes sur une certaine forme d’esthétisme ou d’intelligence tout autant.
Etre « bien » c’est être beau, intelligent, avec le bon boulot, la bonne situation sociale et le bon compte bancaire.
Pas facile de s’y retrouver si l’on ne rentre pas dans ces codes et si en plus, nous trainons des casseroles – si personne ne nous a aimé « correctement » pour ce que l’on est intrinsèquement, quand on était enfant.
Comprendre la bienveillance
C’est d’abord s’aimer et s’accepter tel que l’on est.
C’est se montrer indulgent envers les autres et envers soi-même aussi.
Ainsi, quand on est dans la bienveillance, nous adoptons une posture compréhensive et non-jugeante.
Mais il est vrai que le monde d’aujourd’hui n’est pas dans la bienveillance, que la critique est souvent facile et l’individualisme fait que l’on oublie aussi notre part de compassion pour soi et les autres. Nous devons rentrer dans les cases sociétales, des étiquetages qui nous uniformisent, comme des robots sans âme, sans particularité.
Si l’on sort des « sentiers battus », que l’on refuse de rentrer dans le système, on finit par disparaitre symboliquement du tissu social et de la norme.
Il faut arrêter de s’oublier au profit des autres !
Beaucoup de personnes cabossées par la vie, ne pouvant trouver solution à leurs fêlures vont tenter de « transférer » ailleurs leur manque, pour essayer de cautériser les plaies des autres. Trouver un sens à une existence qui peut ne plus avoir de sens. Mais il est vrai aussi qu’à la base nous sommes par nature moins bienveillant avec soi-même.
J’ai appris cela d’une éducation très rigide parfois dénuée d’affect où l’on pensait qu’en se montrant « dur » on allait me tirer vers le haut. Oui et non, notre enfance nous forge mais aussi parfois nous déforme.
Pourquoi mettons-nous la barre si haute quand il s’agit de soi ?
En effet, nous avons tendance à mettre la barre des exigences beaucoup plus haute et n’acceptons pas nos faiblesses. Nous entretenons alors un dialogue intérieur rempli de paroles jugeantes et malveillantes envers nous-mêmes.
Acceptez votre miroir tel qu’il est
En Sophrologie nous travaillons beaucoup avec l’acceptation du schéma corporel, afin de se réapproprier ce que l’on est, d’accepter son miroir tel qu’il est et en toute réalité objective.
Cela n’est pas simple, certes car bien souvent nous sommes dans le déni, cela fait mal. C’est plus simple d’ailleurs de refouler cela, l’amnésie peut nous y aider du reste.
Pourtant la thérapeute vous dira qu’il est impératif de vivre son présent et de faire face à soi : confronter et accepter nos forces, nos qualités, mais aussi nos blessures, nos faiblesses.
L’acceptation est la guérison
C’est en entretenant avec soi-même une relation de compréhension, d’indulgence et d’amour, sans bien sûr tomber dans le narcissisme, la fatalité ou l’autocongratulation, que l’on pourra commencer le vrai travail sur soi (« J’ai ce défaut, c’est ainsi, je ne peux rien changer, les autres doivent m’aimer tel que je suis et ne pas essayer de me changer »)
Apprenez à être fier de vous
Voici des exercices de Sophrologie pour assoir acceptation et fierté par rapport à soi:
1. L’exercice des mains
Cet exercice de relaxation dynamique est une visualisation.
Vos mains seront comme un scan que vous allez faire sur vous-même.
Installez-vous dans une position agréable.
Fermez les yeux et joignez vos mains en levant votre bras sur la tête, les mains jointes en vous disant que l’intérieur de votre paume est le miroir ou le scan.
Puis commencez à descendre votre scan du haut de la tête aux pieds en effectuant un scan corporel.
Prêtez successivement attention aux différentes parties de votre corps mais en vous disant que ces parties sont belles car elles sont vous.
Prenez le temps d’observer toutes les sensations présentes en vous quand vous faites ce scan.
Et prenez peu à peu conscience de la détente et du calme qui envahissent votre corps, maintenant que vous accepterez l’image, votre miroir, votre identité telle qu’elle est.
Puis prenez quelques instants pour accueillir ce que cette visualisation vous procure. Accueillez dans la douceur toutes les sensations et émotions qui vous parviennent. Puis tranquillement, reprenez le cours de votre journée.
2. Carnet de fierté
Comme avec un carnet de gratitude, tous les soirs quelques instants, portez votre attention sur toutes les choses pour lesquelles vous êtes fière de vous.
Vous pouvez ainsi inscrire des choses survenues dans la journée : réussir à dépasser certaines peurs, réussir à prendre du temps pour vous, avoir été présente pour quelqu’un d’autre, etc.
3. Apprenez à vous tirer vers le haut
Vous valoriser, vous donner de l’amour c’est important.
Soyez fière de toutes vos avancées, petites et grandes, et accueillez toutes vos expériences dans l’indulgence et la gentillesse envers vous-mêmes. Sachez qu’en étant bienveillant avec vous-même vous le serez encore plus vis-à-vis des autres. Etre plus attentif aux autres, au monde extérieur, sera possible dès lors que cette philosophie de la conscience harmonieuse sera pratiquée pour soi.
L’ego bienveillance s’apparente alors comme la capacité d’un individu à dépasser, à transcender cet égoïsme nécessaire afin d’en faire profiter autrui.
Se faire du bien pour faire le bien
Comme une exhortation à se faire du bien pour faire le bien autour de soi.
En psychanalyse, le « narcissisme primaire » défini par Freud correspond déjà à cette période de l’enfance durant laquelle l’avènement du Moi annonce l’intérêt pour autrui.
Pratiquez quotidiennement la bienveillance
Des petits riens. Il suffit parfois de petites choses pour rendre la vie plus douce. Il suffit souvent de menues prises de conscience pour améliorer un quotidien parfois gris ou lassant.
Oui faites vous du bien, éloignez vous de tout ce qui peut ternir votre bienveillance, situations toxiques, émotions toxiques, relations toxiques.
La bienveillance vous sauvera mais aussi attirera les bienveillants à vous.
La bienveillance sauvera le monde !
Article rédigé par Fériel Berraies,
- Chercheur en Sciences Sociales Experte Genre
- Sophrologue certifiée RNCP spécialisée (cancer, sexualité, périnatalité, enfance, adolescence, personnes âgées et Entreprise)
- Membre de la Chambre Syndicale de Sophrologie
- Membre de la Chambre Syndicale des métiers de la Naturopathie
- Hypnothérapeute, en formation en Naturopathie
- Prix Sanitas de l’innovation santé à Monastir Tunisie en 2018
- Prix UFA 2015 à Bruxelles
Site: www.feriel-berraies-thérapeute.com
Lui écrire: fbsophro@gmail.com