diathèse de menetrier

A quelle diathèse de Ménétrier appartenez-vous ?

Les adeptes de l’homéopathie connaissent déjà un peu le terme de diathèse qui correspond à un profil de réaction naturel. C’est-à-dire qu’à mode de vie semblable et agressions égales, tout le monde ne réagira pas de la même manière, suivant son terrain. Connaitre sa diathèse permet alors d’anticiper un peu les évolutions du terrain et de faire de la prévention…

Les diathèses de Ménétrier ont la particularité d’être associées à des minéraux ou oligo éléments spécifiques qui se comporteront comme des régulateurs à dose infimes.

 A la base, l’immense travail du docteur Ménétrier :

Jacques Ménétrier, auteur de plusieurs ouvrages, est le premier médecin à associer un profil de patient à un ou plusieurs oligo éléments : en étudiant un très grand nombre de cas cliniques, le docteur Ménétrier constate alors que certains éléments se révèlent beaucoup plus efficaces chez une typologie bien précise. En clair, un patient qui possède des caractéristiques bien particulières au niveau comportemental et dans son historique médical, possède une affinité particulière pour un ou des oligo élément(s) spécifique(s) qui lui seront bénéfiques. Attention, il ne s’agit pas forcement de carences, mais plutôt de dysfonctionnements, de mauvaise utilisation/assimilation.

Selon sa définition, une diathèse « traduit un état de déséquilibre, qui succède à l’équilibre naturel et précède la maladie »[1]. Une démarche basée avant tout sur la connaissance du terrain et la prévention.

Il jette donc les bases de l’oligothérapie, c’est à dire l’apport d’oligoélément à doses infimes.

On considère en oligothérapie que chaque diathèse sera régulée par un oligo élément principal et quelques oligo éléments complémentaires.  

Il est temps de faire les présentations…

Les quatre diathèses de Ménétrier 

Le docteur Ménétrier a défini quatre diathèses principales, au nom parfois obscur pour les novices, et une cinquième diathèse complémentaire. Les diathèse 1 et 2 étant qualifiées par Ménétrier comme diathèses originelles, et les 3 et 4 étant selon lui l’évolution survenant ensuite au cours de la vie.

Evidemment, il parait impossible de classer tout le monde dans quatre diathèses ; mais il existe de multiples passerelles et associations entre elles, multipliant ainsi les possibilités.

Dans la pratique, rien n’est figé, on peut par exemple appartenir à la diathèse 1 et basculer ponctuellement vers la 2 ; de même on peut appartenir à la diathèse 1 sans manifester de réactions allergiques : c’est le signe que le terrain est bien équilibré. Mais chacun peut se reconnaitre dans un des quatre profils, identifiant ainsi sa tendance de base. Attention, les éléments minéraux associés aux diathèses de Ménétrier sont toujours utilisé sous forme oligothérapique, c’est-à-dire infinitésimale : rien à voir avec la prise d’un complément pour combler des carences !

La diathèse 1 ou diathèse allergique :

Elle est qualifiée par le docteur Ménétrier d’hyper réactive, prédisposée à un ensemble de manifestations de type allergique : eczéma, urticaire, allergies respiratoires, asthme, réactions inflammatoires subites. Des troubles de type hyperthyroïdie, tachycardie, hypertension, palpitations y sont également décrits ainsi qu’une sensibilité du système digestif, surtout intestinal. Les femmes appartenant à la diathèse 1 seraient plus concernés par les cycles à tendance hémorragiques et/ou douloureux.

 Les personnes appartenant à cette diathèse seraient plutôt émotives, nerveuses, impulsives et sensibles. Plutôt optimistes et actifs, ils abusent des stimulants (café, alcool…) pour maintenir leur énergie. Ils ont plutôt un bon capital santé mais ils ont une fâcheuse tendance à bruler la chandelle par les deux bouts. Rarement « du matin », ils manifestent une activité plus intense le soir et se sentent toujours mieux suite à la pratique d’un exercice physique en plein air.

En cas de mode de vie inadaptée, une diathèse 1 évoluera préférentiellement vers une diathèse 3, la diathèse dystonique.

Elle est généralement régulée par le manganèse accompagné de souffre en cas d’allergie, mais aussi suivant les cas de phosphore ou de cobalt…. Attention, en cas d’allergie, la prise de manganèse seul doit se faire avec le conseil d’un thérapeute : sinon une aggravation momentanée peut apparaitre.

La diathèse 2 ou diathèse hyposthénique

La diathèse 2 est presque l’exacte inverse de la diathèse 1. Les personnes appartenant à cette diathèse sont plutôt calmes, mais peu adaptables, voire pessimistes. Par contre, ils sont en forme le matin, la fatigue arrive le soir. Ils sont fatigables et sont attirés par le sucre ou les stimulants pour lutter contre la fatigue. Cette diathèse possède un ensemble de symptômes caractérisés par une grande sensibilité à l’infection, que ce soit au niveau ORL, urinaire, digestif….etc. La résistance à la fatigue, aux infections, à l’effort est faible. Cette diathèse peut aussi marquer un état transitoire suite à un surmenage profond ou pendant la convalescence d’une infection.

Ici la tendance sera plutôt à l’hypothyroïdie, toutes les réactions étant marquées par une certaine lenteur.

Il peut exister des réactions allergiques, mais moins marquées que dans la diathèse 1.

La diathèse 2 est améliorée par le complexe manganèse-cuivre et le complexe-cuivre-or argent.

La diathèse 3 ou diathèse dystonique,

Selon le docteur Ménétrier la diathèse dystonique est une dérégulation du système nerveux neurovégétatif. Plutôt précédée par la diathèse 1, l’apport d’oligo éléments appropriés peut alors permettre d’y revenir.

Elle était considérée par Ménétrier lui-même comme une diathèse d’évolution qui apparait vers la cinquantaine ; mais elle est de plus en plus fréquente chez des individus de plus en plus jeunes… l’hygiène de vie et le contexte émotionnel étant déterminants. Elle survient généralement après un surmenage prolongé ou une situation émotionnelle perturbante.

La diathèse 3 est caractérisée par des troubles émotifs, comme l’angoisse, l’insomnie, l’hyper émotivité, les troubles de concentration et de mémoire, des troubles de la circulation veineuse, crampes, syndrome de Raynaud, hypertension, troubles digestifs et intestinaux. Elle est souvent associée à la fibromyalgie. Elle est aussi caractérisée par une fatigue importante le matin, (héritage de la diathèse allergique), mais une fatigue qui va continuer à s’accentuer tout au long de la journée.

Sont décrits également les phénomènes de syndrome prémenstruel chez les femmes relevant de la diathèse dystonique.

Elle est régulée par le complexe manganèse-cobalt, accompagnée selon les cas par le lithium, le phosphore et le magnésium.

Le complexe cuivre-or-argent, pour son action sur la fatigabilité chronique peut également être intéressant : c’est un complexe fortifiant de la fonction surrénalienne.

En revanche, en cas d’hypertension manganèse-cobalt peut être contre indiqué. Le conseil d’un thérapeute est alors nécessaire.

La diathèse 4 ou diathèse anergique

 C’est une diathèse qui peut se manifester de façon ponctuelle pendant la convalescence, ou devenir chronique. Elle peut survenir brutalement ou être la suite logique de la diathèse 2 ou 3.

Elle est caractérisée par une fatigue très importante et invalidante, qui ne disparait pas au repos. C’est un état de fatigue global, physique et mental.

Les infections graves et/ou chroniques sont une des caractéristiques de cette diathèse, ainsi que tous les processus inflammatoires trainants et insidieux.

L’insuffisance du foie et des reins, les émonctoires principaux, y devient flagrante.

Un syndrome dépressif, avec peu de réactivité face aux agressions physiques ou mentales est souvent installé avec la diathèse 4. L’activité est réduite, la mémoire et l’attention peuvent être en baisse. Le sommeil n’est plus récupérateur, l’épuisement est total.

Cette diathèse est améliorée par le complexe cuivre-or-argent, accompagnée en cas de dépression par le lithium.

La diathèse n°5, ou syndrome de désadaptation

Il ne correspond pas exactement à la description d’une diathèse. Le syndrome de désadaptation représenterait, comme son nom l’indique, l’impossibilité ou la grande difficulté pour l’organisme et notamment pour les glandes endocrines à s’adapter aux perturbations.

Il se manifeste soit par des retards de développements ou des dysfonctionnements de fertilité, (il est alors régulé par le complexe zinc cuivre) soit par des troubles alimentaires et digestif (associé au complexe zinc nickel cobalt), suivant l’axe hormonal fragilisé.

La fatigue de cette diathèse est caractéristique, cyclique : classiquement vers 10-11H et/ou 14-17H, souvent liés à l’hypoglycémie et associée à des troubles digestifs.

Ce syndrome est en général présent en parallèle d’une autre diathèse, la plupart du temps de façon ponctuelle.

 La connaissance des diathèses de Ménétrier et l’apport des oligo élément correspondants est très souvent un plus pour rééquilibrer un terrain où de nombreux troubles de santé se sont installés ; les oligo éléments choisis se comportant alors comme le petit déclic qui changera le mode de réaction pathogène.  En cas de problèmes de santé pré existants, une complémentation doit se faire avec le regard d’un thérapeute, mais pour agir en prévention au quotidien, connaitre sa diathèse est un avantage, d’autant plus que l’utilisation des oligo éléments est en général facile et sécurisé !


[1] Les Diathèses, Dr Jacques Ménétrier, Le François, 1958

Article rédigé par Marie Chetaille
Auteur Santé/Bien être
Diplômée CENA Robert Masson
Certificat de compétence en Homéopathie
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