« Les femmes qui regardent les bons aspects de la vie sont moins susceptibles de mourir dans les prochaines années que leurs pairs qui ne sont pas aussi positives sur l’avenir. »
C’est le résultat d’une recherche, publiée mercredi dans l’American Journal of Epidemiology. C’est la dernière en date à trouver une association entre le « positivisme » et la (bonne) santé.
Les résultats de l’étude ont été relayés dans la presse internationale, mais peu (pas?) en France:
- Dans le magazine de Harvard: news.harvard.edu
- Dans le Dailymail en Angleterre: www.dailymail.co.uk
- Dans le Washingtonpost: www.washingtonpost.com
- …
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé les données de 70 021 femmes ! Un échantillon plus que représentatif !
Ils ont constaté qu’après avoir tenu compte de facteurs tels que l’âge, les origines, le niveau d’éducation et l’état matrimonial, le risque de décès des femmes plus optimistes étaient 29% plus faible que celui des femmes les moins optimistes. Cette réduction du risque de mortalité a été observée chez les patientes atteintes de cancer (16% de moins), les maladies cardiaques (38%), les accidents vasculaires cérébraux (39%), les maladies respiratoires (37%) et l’infection (52%).
Cette étude est importante en raison de sa taille et parce qu’elle approfondit les effets de variables délicates à analyser, d’après Nancy Sin, psychologue qui étudie les facteurs psychosociaux impliqués dans la santé cardiaque et le vieillissement. D’autres études ont également montré une relation entre l’optimisme et la santé physique, en particulier dans la santé cardiovasculaire.
Selon Eric Kim, l’auteur de l’étude et chercheur à la Harvard T.H., l’optimisme pourrait conduire à l’amélioration de la santé grâce à plusieurs mécanismes. Tout d’abord, les personnes qui sont plus optimistes ont également tendance à avoir des comportements plus sains quand il s’agit de leur hygiène alimentaire, de l’exercice et des facteurs à risque pour la santé, tels que le tabagisme ou l’alcool. Mais toutefois, l’étude montre que la relation persiste même lorsque ces comportements sont isolés, suggérant que d’autres interprétations et explications sont possibles.
Il est également possible que les personnes plus optimistes savent mieux « faire face », d’après Eric Kim. «Quand ils font face à des défis de la vie, ils créent des solutions d’urgence, planifient des défis futurs et acceptent ce qui ne peut pas être changé».
l’optimisme peut avoir un impact direct sur la fonction biologique
Et finalement, «l’optimisme peut avoir un impact direct sur la fonction biologique», d’après Eric Kim, peut-être grâce à une meilleure fonction immunitaire ou à des niveaux inférieurs d’inflammation.
Il existe des études à court terme suggérant que l’optimisme peut être enseigné. Mais il n’est pas encore clair si il existe des techniques faciles qui peuvent changer en permanence notre appréhension de l’avenir. On ne sait pas non plus si le fait de rendre quelqu’un plus optimiste le rendra également plus sain. Cela nécessiterait un essai clinique.
De plus, « tout le monde ne veut pas être optimiste. Nous devrions être sensibles aux préférences des gens. » (Eric Kim). En outre, il est important de souligner que l’optimisme n’est que partiellement sous notre contrôle. Les gens ont des maladies pour toutes sortes de raisons, dont beaucoup ne sont pas sous leur contrôle, peu importe leur niveau d’optimisme.
«Il est important de ne pas blâmer les patients» (Eric Kim).
En fait, tout l’enjeu est de comprendre exactement la relation entre le positivisme et la santé, et d’en retenir les facteurs pertinents pour la santé – par exemple, peut-être que les personnes positives ont de meilleures relations sociales.
Une conclusion qui nous laisse sur notre faim, mais qui conforte l’importance de positiver dans la vie…