Si vous avez déjà consulté un naturopathe vous avez peut-être remarqué que nous parlions facilement de la vie intime de votre tube digestif.
En effet, l’observation de ce qui sort de notre corps nous procure des informations capitales sur notre état de santé, susceptibles de nous alerter sur des dysfonctionnements organiques, notamment au niveau du foie et des intestins. C’est pourquoi je vous incite à lire attentivement les informations ci-dessous et à observer régulièrement vos urines et vos selles.
Hippocrate en 400 avant JC pratiquait déjà cette médecine d’observation.
Connaissez-vous l’étymologie de cette phrase que vous prononcez régulièrement « comment allez-vous ? »
Et bien cette expression nous vient des romains et son sens premier était « comment allez-vous à la selle ? ». En effet à cette époque déjà, aller à la selle quotidiennement était reconnu comme un gage de bonne santé.
Et puis, selon les époques, le caca a eu plus ou moins bonne presse. Il suffit d’observer le langage populaire d’aujourd’hui et ses nombreuses expressions type « c’est la merde » ou « remuer la merde » ou encore de dire aux enfants « le caca c’est sale » pour se rendre compte de sa mauvaise réputation et de son côté tabou.
A ce jour, on en reparle de plus en plus car on étudie de très près le microbiote et on sait maintenant que des transplantations fécales peuvent avoir des enjeux de santé majeurs. Peut-être reprendra-t-il ainsi du galon… et une place de choix dans notre vie !
Qu’est-ce qu’une selle normale ?
Une selle « normale » doit être de couleur brune. Elle doit sa couleur à stercobiline, issue de la dégradation de l’hémoglobine et excrétée par la bile. Elle est bien moulée en forme de saucisse et d’une longueur avoisinant les 15 à 20 cm. L’expulsion doit de réaliser aisément et sans douleur. Son odeur ne doit pas être forte. Elle ne devrait ni salir l’anus, ni tacher les toilettes et couler tranquillement au fond de la cuvette. On considère qu’une à trois selles par jour est signe d’un bon transit.
De quoi sont composées les selles ?
Elles sont composées de trois quart d’eau, de résidus alimentaires, de fibres non digérées, de bactéries encore vivantes ou mortes, de mucus, de déchets issus de médicaments et divers toxiques, et de différents résidus issus du métabolisme normal de notre corps comme les sels biliaires, les sucs pancréatiques ou les cellules mortes.
Les différentes consistances des selles
Nous avons décrit ci-dessus la selle « parfaite », mais ce n’est pas toujours le cas. Il existe une échelle de consistance des selles, et oui, on n’arrête pas le progrès !
C’est l’échelle de bristol, élaborée par des universitaires, qui permet de catégoriser nos selles et d’identifier le rythme du transit. Plus les selles sont sèches plus le transit est long, plus elles sont molles plus il est rapide. Un des fondements de la naturopathie est de rechercher la ou les causes d’un inconfort ou d’une pathologie, l’aspect des selles pourra nous y aider.
Les selles peuvent être très sèches en forme de billes ou dures et moulées, ce qui indique souvent une constipation chronique et/ou une carence en eau. Dans ce cas, il sera intéressant d’observer la quantité d’eau bue chaque jour, la quantité de fibres alimentaires consommées et le degré d’activité physique. On pourra aussi se poser la question d’une éventuelle hypothyroïdie qui ralentie les métabolismes.
Elles peuvent être grasses, indiquant alors une difficulté à digérer les graisses, ou encore un problème de pancréas, de foie (insuffisance de sels biliaires) ou d’intestins (intolérances, maladie cœliaque, inflammations).
Elles peuvent être molles voire liquides et traduire des intolérances, des intoxications alimentaires, des inflammations, des troubles du fonctionnement comme les colopathies fonctionnelles, des infections comme la gastro entérite, du diabète ou encore une hyperthyroïdie. Cela peut être également dû à un abus d’alcool, de tabac, de café ou aux effets secondaires de certains médicaments. A noter que les baies de myrtilles ont des vertus anti-diarrhée.
Si vos selles flottent, peut-être consommez-vous trop de fibres ou trop de gras ou votre intestin produit-il trop de gaz.
Si vos selles sont recouvertes d’un excès de mucus, il peut s’agir d’une inflammation, d’une irritation, d’une allergie ou d’une intolérance et cela peut révéler la présence de champignons comme le candida, souvent associé à la présence de filaments blancs.
Les différentes Couleurs
Les selles « normales » sont donc de couleur brune, qui peut aller du clair au foncé, selon ce qui a été mangé.
Les selles noires peuvent indiquer la présence de sang, sauf si vous faites une cure de charbon ou de fer ou si vous avez consommé des betteraves, dans ce cas pas d’affolement c’est normal. Par contre, si ce n’est pas le cas il s’agit probablement de sang digéré en provenance de l’estomac, de l’œsophage ou de l’intestin et il est urgent de consulter.
Des selles jaunes peuvent signaler un transit ultra rapide, un problème de foie, de vésicule biliaire, une intolérance au gluten ou encore une parasitose comme la giardose, il faut consulter.
Des selles de couleur verte sont susceptibles aussi de révéler un transit rapide ou peuvent être simplement dues à une grande consommation de légumes verts ou à une cure de spiruline.
Des selles décolorées, couleur mastic peuvent traduire un problème de foie, d’obstruction des voies biliaires ou de pancréas, il faut consulter.
Des selles brunes recouvertes de sang, peuvent révéler soit une anomalie au niveau de l’intestin, du côlon, du rectum ou de l’anus… Les origines peuvent être des hémorroïdes, des ulcères ou même une tumeur, une maladie de Crohn ou une colite ulcéreuse. Là aussi il faut consulter.
Pour conclure
Dans tous les cas, il est utile de différencier un état passager dû probablement à des modifications alimentaires à une situation durable qui doit alerter et pousser à consulter.
Suivant les cas, des modifications d’hygiène de vie seront suffisantes. Il sera utile de revoir l’alimentation, son niveau de stress et l’intensité de l’exercice physique. Dans d’autres situations il sera indispensable d’aller plus loin dans l’investigation afin de trouver la cause et de mettre en place un traitement.
Article réalisé par Laurence Guillon
Naturopathe à Lille (Nord) et à Colombes (Hauts de Seine)
Possibilité de consultation en vidéo
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