Ces dernières années, la cryothérapie est devenue une « thérapie » de plus en plus à la mode dans le domaine des médecines douces. Même des célébrités et des athlètes bien connus, comme Shaquille O’Neal, ont signalé avoir recours à la cryothérapie pour favoriser la récupération et la performance.
Bien que la cryothérapie puisse sembler être un concept nouveau et excitant, l’utilisation de températures très froides pour réduire la douleur, favoriser la guérison et améliorer l’humeur n’est en fait rien de nouveau. Depuis des centaines d’années, partout dans le monde, les gens utilisent des compresses froides et des bains de glace pour favoriser la guérison.
Cryothérapie vs Cryochirurgie vs Cryoablation
La cryothérapie, la cryochirurgie et la cryoablation sont parfois utilisées de façon interchangeable pour décrire l’utilisation de températures très froides pour détruire les cellules nocives. Habituellement, le terme « cryochirurgie » est réservé à la cryothérapie qui implique une intervention chirurgicale. (1) La cryothérapie corps entier n’implique pas de chirurgie et ne nécessite pas de médecin ou de procédure médicale. La cryothérapie corps entier se distingue donc de la « cryothérapie localisée » parce que la cryothérapie localisée est davantage une pratique médicale acceptée qui a fait l’objet d’études approfondies.
La cryochirurgie est une chirurgie utilisant l’application locale d’un froid intense pour détruire les tissus indésirables. Le froid extrême est produit par l’azote liquide (ou gaz argon).
Les utilisations de la cryochirurgie et de la cryoablation comprennent le traitement des grains de beauté précancéreux, des nodules, des taches de rousseur inesthétiques, des rétinoblastomes (cancer de la rétine dans les yeux), de la fibrillation auriculaire (un type de trouble du rythme cardiaque) et des tumeurs de la prostate, du foie, des seins, du col de l’utérus, des reins, des poumons et des os. (2)
L’utilisation la plus courante de la cryochirurgie consiste à enlever les tumeurs externes et internes, notamment celles sur la peau ou à l’intérieur du corps qui peuvent être cancéreuses. L’azote liquide est appliqué directement sur les tumeurs externes à l’aide d’un coton-tige ou d’un dispositif de pulvérisation qui détruit les tissus. (3)
La cryochirurgie est l’application chirurgicale de la cryoablation à l’intérieur du corps. La cryoablation est réalisée à l’aide d’aiguilles creuses appelées cryosondes. L’azote liquide ou l’argon gazeux circule à travers des cryosondes de sorte qu’il entre en contact avec une tumeur et congèle les cellules anormales. Après la cryochirurgie, les tissus congelés dégèlent et se dissolvent ou forment une croûte.
Y a-t-il des effets secondaires associés à la cryochirurgie ?
Habituellement, ils ne sont pas graves et ne sont que temporaires, mais les effets secondaires peuvent inclure : saignements légers, crampes, douleurs légères, gonflement, ampoules, rougeurs, et rarement cicatrisation ou perte de cheveux.
5 Bienfaits potentiels de la cryothérapie
1. Réduction de la douleur et récupération à la suite d’une blessure
Vous savez probablement déjà comment les compresses froides et/ou la glace pilée fournissent une analgésie efficace à court terme (soulagement de la douleur) après une blessure ou une intervention chirurgicale. L’une des raisons les plus courantes pour lesquelles les gens se tournent vers la cryothérapie est de prévenir ou de traiter les douleurs musculaires après l’exercice, les traumatismes ou les blessures aiguës.
Un rapport publié dans Frontiers in Physiology affirme que » la cryothérapie corps entier est un traitement physique médical largement utilisé en médecine sportive. La récupération à la suite de blessures (p. ex. traumatisme, tendinite) et la récupération après la saison sont les principaux objectifs de l’application ». Les athlètes et les personnes souffrant de blessures essaient souvent la cryothérapie en stratégie préventive pour réduire les effets de l’inflammation et de la douleur provoquées par l’exercice.
Un examen de 2017 paru dans l’International Journal of Sports Medicine, qui comprenait les résultats de 16 articles/études, a révélé que la cryothérapie aide à réduire la douleur musculaire (80 % des études), à améliorer la récupération chez les athlètes et la performance athlétique (71 % des études).
2. Réduction de l’inflammation et des lésions tissulaires
La même revue mentionnée ci-dessus a également rassemblé des éléments probants autour de la réduction de l’inflammation systémique et des concentrations plus faibles de marqueurs pour les dommages aux cellules musculaires. Dans l’ensemble, les chercheurs qui ont participé à l’examen pensent que la cryothérapie peut aider à améliorer la récupération après une lésion musculaire.
Mais les chercheurs sont parfois en désaccord sur le sujet de la cryothérapie. Une revue réalisée en 2014 et publiée dans le Open Access Journal of Sports Medicine rapporte qu’il existe finalement peu de preuves provenant d’études contrôlées permettant de conclure que la cryothérapie améliore la capacité antioxydante et la réactivation parasympathique, et altère les voies inflammatoires pertinentes à la récupération sportive. Les chercheurs impliqués dans cette étude pensent que même si la cryothérapie permet de refroidir les tissus endommagés, l’air très froid dans les chambres de cryothérapie n’est pas efficace car il provoque un important refroidissement de l’ensemble du corps. (4) La conclusion de l’examen était que « les athlètes doivent rester conscients que des modes de cryothérapie moins coûteux, comme l’application locale de glace ou l’immersion en eau froide, offrent des effets physiologiques et cliniques comparables à ceux de la cryothérapie ».
Un autre examen récent mené par l’École de médecine de l’Université de Milan a permis de constater que le cryothérapie modifie de nombreux paramètres biochimiques et physiologiques importants chez les athlètes humains: diminution des cytokines pro-inflammatoires, changements adaptatifs dans le statut antioxydant et effets positifs sur les enzymes musculaires associés aux lésions musculaires (créatine kinase et lactate déshydrogénase) « . (5)
3. Amélioration de l’humeur
Les partisans de la cryothérapie prétendent que la baisse soudaine de la température (dès lors que vous êtes à l’intérieur de la chambre de cryothérapie) aide à libérer des endorphines qui vous rendent heureux et plus énergique (tout comme lorsque vous avez fini de faire de l’exercice et que vous vous sentez particulièrement bien).
La cryothérapie pourrait donc améliorer votre humeur parce qu’elle agit contre la douleur, libère la noradrénaline et améliore la circulation. Cela semble plausible, mais il n’existe aucune preuve scientifique.
4. Plus d’énergie, moins de fatigue
De nombreuses personnes déclarent se sentir plus lucide et plus énergique après les séances de cryothérapie. Cela est probablement dû à la libération d’endorphines, à la réduction de l’inflammation et à l’augmentation du débit sanguin. Certaines études ont démontré que la cryothérapie peut améliorer la récupération psychologique dans les jours suivant un événement stressant ou une séance d’entraînement intense, notamment la diminution de la perception de la fatigue musculaire, de la fatigue et de la douleur pendant 24 à 48 heures après la séance. (6)
5. Peut aider à prévenir les maladies métaboliques
Parce que certaines études ont montré que la cryothérapie peut aider à réduire le stress oxydatif et l’inflammation, et à augmenter le statut antioxydant, elle fait actuellement l’objet de recherches pour le traitement et la prévention des maladies métaboliques, comme le diabète de type 2. D’une certaine façon, l’exposition à la cryothérapie imite les effets de l’exercice puisqu’elle a un impact positif sur les voies inflammatoires. Une étude qui a examiné le stress oxydatif et le statut antioxydant chez les participants qui ne font pas d’exercice a permit de constater que les participants sous cryothérapie connaisse une augmentation du statut antioxydant (7)
D’autres études ont montré que la cryothérapie peut aider à renforcer les défenses de l’organisme contre l’impact négatif du stress (cause sous-jacente de nombreuses maladies) et soutenir le système nerveux. On a constaté que juste après une séance de cryothérapie, il y a une augmentation significative de la concentration de norépinépinéphrine par rapport aux témoins au repos, comme dans le cas de l’exercice physique. Mais cela a en fin de compte un effet positif sur certains événements cellulaires et physiologiques importants associés à l’inflammation.
Des études ont montré également que la cryothérapie a une grande influence sur la réactivation parasympathique, notamment l’amélioration de la variabilité de fréquence cardiaque.
Risques liés à la cryothérapie
Comme vous pouvez l’imaginer, entrer dans une chambre ou un caisson à moins de zéro comporte quelques risques.
A un tel niveau de froid, un malaise est très vite arrivé. Aussi, il est indispensable de redoubler de vigilance. Comment ? D’abord, en prenant la tension. Ensuite, en parlant avec la personne dans la cabine pour s’assurer que celle-ci va bien. Et c’est là tout le problème. Dans un institut, ces règles n’ont pas été suivies par l’opératrice. Pire, elle n’avait pas de tensiomètre et a laissé pendant un court instant une dame seule dans la cabine à -150 degrés.
Alors dangereux ? Oui, si les mesures de précaution sont défaillantes. Si l’on ne prend pas votre tension et si on n’analyse pas avec vous le questionnaire médical, un conseil : fuyez l’endroit. La cryothérapie porte bien son nom, elle est thérapeutique, donc pertinente si l’encadrement est médical.