Fugues de l’enfance et de l’adolescence
Elles sont fréquentes chez l’adolescent et l’enfant, revêtant la signification d’une réaction psycho-affective à un milieu social nocif ou à une situation présente anormale ou insoutenable pour un enfant à caractère ou personnalité fragiles. La fréquence des délits (vols, prostitution) lors des fugues en font toute la gravité, si bien que l’on a pu écrire : << fugue, première école du crime>>.
Dans certains cas, cependant, cc trouble du comportement est grave, premier signe d’une maladie mentale ou premier symptôme d’une série ultérieure d’actes délictueux.
Il peut s’agir d’une fugue chez un épileptique (parfois totalement amnésique), chez un débile (fugue irréfléchie, impulsive ou par suggestibilité, entraîné par un autre), mais aussi chez un schizophrène, tout au début de la maladie (fugue absurde, impulsive, étrange, sans cause). Il importe de traiter ces maladies, particulièrement clans ces derniers cas.
Mais, la plupart du temps, l’enfant fugueur présente des troubles du caractère et de l’affectivité, d’ailleurs souvent associés et liés à un milieu familial nocif, traumatisant, conflictuel ou insatisfaisant (dissociation familiale); c’est la fugue de l’émotif, par peur d’une réprimande; la fugue de l’instable, ayant pour cause l’incessant besoin de mouvement et de changement; la fugue des imaginatifs (ainsi dans le Grand Meau/nes), des petits Robinsons; la fugue des paranoïaques, préméditée, à signification de révolte; la fugue des «pervers», avec délits, en fait liée le plus souvent à une insuffisance éducative. Chez tous on retrouve une grande immaturité affective expliquant cette réaction inadéquate en vue de se soustraire à un milieu familial très souvent perturbé.
Après avoir examiné un enfant fugueur, Je médecin, suivant les cas, l’adressera à un centre d’observation ou le remettra à ses parents, ou le placera dans un internat médico-pédagogique, ou encore, éventuellement, le traitera dans un hôpital.
Fugue chez l’adulte
La fugue chez l’adulte, est bien différente. Elle s’inscrit le plus souvent dans une maladie mentale bien définie : fugue inconsciente et amnésique de l’épileptique; fugue semi-consciente du confus, des déments (démence chez le vieillard sénile) ou du traumatisé crânien, ou encore d’un débile ou d’un schizophrène; fugue consciente du déprimé avec risque de suicide, du maniaque avec ses caractères spectaculaires de scandale sur la voie publique, du délirant, mais aussi du déséquilibré, prélude au vagabondage.
Le traitement sera celui de la maladie en cause ou de l’inadaptation sociale.