Théorie de la régression atavique de l’hypnose

Lorsque nous avons discuté le phénomène de la suggestion, nous avons dit qu’une idée pouvait être acceptée par deux méca­nismes différents.

En effet, nous pouvons l’évaluer logiquement ;  si nous la trouvons bonne, raisonnable, nous l’acceptons. Par contre, dans certaines  conditions,  nous acceptons des idées sans les soumettre à la critique.

La suggestion est le processus qui permet l’acceptation non critique des idées. Du point de vue de l’évolution, la possibilité d’évaluation logique est un facteur récemment  acquis  par  le  cerveau.  A un stade plus primitif de l’évolution, il acceptait, selon Meares, les idées par un pro­cessus beaucoup plus simple, celui de la suggestion qui a été progressivement supplantée par le processus d’évaluation logi­ que.

En 1957, Mcares devait publier sa théorie sur la régression atavique de l’hypnose. Pour lui, le phénomène de base de l’hyp­nose est une régression au mode de fonctionnement primitif du cerveau, mode par lequel les idées sont acceptées sans critique par simple suggestion.

La régression atavique rend compte de l’augmentation de la suggestibilité, des caractères régressifs, de l’absence de toute répression, qui est une possibilité récente, et de l’importance de transfert qui est indispensable pour donner au patient la sensation de sécurité dont il a absolument besoin pour pouvoir régresser au niveau mental primitif.

Cette régres­sion, qui est le phénomène de base, agit également sur toute une série de mécanismes psychologiques parmi lesquels l’identifica­tion (l’identification est un mécanisme psychologique qui consiste à ne faire qu’un avec l’autre et peut être partielle ou totale.

C’est ainsi qu’il existe chez le nourrisson une identification au premier objet qu’il rencontre, c’est-à-dire la mère), l’introjection (lors de l’introjection, mécanisme plus  complexe  qui se déroule en deux temps, le  sujet  introduit  d’abord  un  élément  exogène en lui-même, puis il en revendique la propriété, l’imitation est donc la source de l’introjection),  le besoin de jouer un rôle, les défenses et la communication hystérique, sont les plus impor­tants.

Du fait de la régression atavique, ces mécanismes psycho­logiques agissent beaucoup moins bien qu’à l’état normal. La neutralisation  partielle  de  ces  mécanismes  psychologiques est responsable de beaucoup des  phénomènes  les  plus  importants de l’hypnose. Le sujet hypnotisé du fait de la régression atavi­ que retourne au mode beaucoup plus primitif de communication non verbale.