Méthode d’auto-hypnose: Comment s’auto-hypnotiser ?

Quelles sont les méthodes permettant d’obtenir l’auto­ hypnose ?

  • La suggestion posthypnotique :

La méthode la plus simple et la plus facile pour enseigner aux sujets l’auto-hypnose est de leur donner un « signe signal » qu’ils peuvent utiliser eux­ mêmes. Le sujet est hypnotisé et son état approfondi au maxi­mum. Une fois ce résultat obtenu, on donne au sujet une  sugges­tion posthypnotique suivant laquelle,  sur un signal déterminé qu’il se donnera à lui-même, soit un geste qu’il accomplira, soit  une formule qu’il se répétera, il se  retrouvera  instantanément dans un état de relaxation aussi profond que celui où il se trouve actuellement. C’est ainsi que vous pourrez suggérer ceci à votre malade : «  Chaque fois que vous en aurez besoin,  il vous suffira de vous isoler dans un endroit tranquille,  de vous détendre et de vous toucher trois fois le front avec votre main droite pour qu’immédiatement vous vous retrouviez dans un état de relaxation aussi profond que celui où vous êtes actuellement. »

Si vous utilisez un signal verbal, ayez soin de choisir  un mot dont il ne  fait pas un usage courant, par exemple  : « Toutes  les  fois  que vous voudrez vous détendre, vous relaxer comme vous le faites maintenant, vous n’aurez qu’à vous isoler dans un endroit tran­ quille, fermer les yeux et vous dire :  » Je me relaxe, je me relaxe, je me relaxe.  » » Cette technique comporte un certain nombre d’inconvénients. D’une part, pour pouvoir se  servir  du  signe  signal il faut que le thérapeute ait pu mettre le sujet dans un état hypnotique profond, ce qui n’est pas toujours facile ; enfin, l’action de la suggestion posthypnotique est limitée  dans  le  temps, elle devra donc être renforcée de temps en temps par le thérapeute.

  • Méthode utilisant la suggestion posthypnotique et la réhyp­notisation :

De l’avis du professeur Fleischer, cette technique donne les meilleurs résultats. Dans un premier temps, on essaie d’amener le sujet dans l’état le plus profond qu’il est suscepti­ble d’éprouver, en utilisant comme induction la technique de relaxation, après avoir expliqué  au sujet  que,  lorsque  les  muscles du corps seront parfaitement détendus, il se sentira infiniment mieux, infiniment plus calme,  plus  confiant,  parceque, du point de vue physiologique, un sujet en état de relaxation est incapa­ble d’éprouver des sensations telles que  l’anxiété,  la colère, la crainte. Une fois l’état du sujet approfondi au maximum, vous  lui  dites :

Vous vous sentez très bien maintenant, n’est-ce pas ?

Par­faitement calme, parfaitement détendu. Quand vous voudrez vous retrouver à nouveau dans le même état,  il vous suffira de fermer vos yeux, de détendre les muscles de vos jambes ; vous les laissez se décrisper, vous les laissez devenir mous,  vous les sentez deve­nir souples, puis vous relaxez les muscles de vos bras, vous les laissez devenir souples, vous les laissez se détendre, et  vous  sentez petit à petit que vos  bras  deviennent  mous  et  lourds. Vous relaxerez ensuite les muscles de vos paupières, vous les laisserez se décrisper, vous relaxerez les muscles de votre visage, en particulier les muscles de vos mâchoires,  de manière à ce que vos dents se touchent à peine.  »

Bref, le sujet étant en état hypnotique, on lui répète entière­ ment  la  technique  d’induction  par  la  relaxation.  Puis vous lui dites qu’il  pourra approfondir cet état grâce à la respiration   :

« Chaque mouvement respiratoire augmente votre état de relaxa­tion ; à chaque inspiration vous  sentez  que  votre  corps  devient de plus en plus mou, de plus  en  plus  décontracté,  de  plus  en plus lourd. »

En répétant la technique d’induction comme une suggestion posthypnotique, vous utilisez en réalité une méthode d’approfondissement qui est celle de la  réhypnotisation  que  le sujet se fera lui-même. Vous êtes donc certain que, grâce à cette technique de suggestion  posthypnotique-réhypnotisation,  vous lui permettrez d’induire, en l’approfondissant, son état auto­ hypnotique.

  • Le training autogène de Schultz

Schultz, professeur de neuropsychiatrie à l’université de Iiéna, a mis au point une technique d’auto-hypnose très répan­ due : le training-autogène, comportant un système de condition­ nement personnel, lent et progressif, grâce auquel on obtient la plupart des phénomènes de l’hypnose  normale.  Nous  étudierons les  grandes  lignes de cette méthode  dans un  chapitre particulier.

  • Les enregistrements 

L’induction d’un état hypnotique chez un sujet déjà condi­tionné peut être obtenue par un enregistrement de l’induction effectué par le thérapeute via enregistrement.  La profondeur de l’état obtenue par cette méthode est en général plus impor­tante que celle obtenue par auto-hypnose, le sujet n’étant plus obligé de conserver une partie de son moi conscient à l’état vigile pour formuler les suggestions. Si d’un point de vue purement technique il ne s’agit pas d’une auto-hypnose vraie,  puisque c’est  la voix du thérapeute enregistrée qui induit l’état hypnotique, du point de vue pratique le sujet éprouve l’hypnose par  lui-même sans avoir besoin du secours d’un tiers. Dans notre pratique, cette technique d’enregistrement est d’un très grand  secours  chez les sujets ayant besoin d’un traitement quotidien ou biquotidien comme les migraineux,  les asthmatiques,  certaines névroses d’angoisses graves. En règle générale, nous préparons des enregistrements per­sonnalisés, adaptées à la personnalité et à l’histoire de chaque malade. Il convient de signaler que la profondeur de l’état atteint avec ces enregistrements est nettement moins  importante  que  celle obtenue en général lors d’une séance avec le  thérapeute.

 

CONTRE-INDICATIONS   DE L’AUTO-HYPNOSE

Les contre-indications de l’auto-hypnose sont limitées.  Ce sont celles de l’hypnose en général ; autrement dit, lorsque dans le passé d’un patient on retrouve des antécédents de psychose ou si ce sujet vous paraît à la limite de la normale, que vous pensez qu’il peut être un prépsychotique, alors il faut vous abstenir de toute thérapeutique hypnotique et prendre l’avis d’un psychiatre. Comme le fait remarquer Fleischer, « quand on se borne à enseigner au patient une technique de relaxation poussée on peut être absolument sûr que cet enseignement ne risque de faire aucun mal. »