FRIGIDITÉ n. f. Impossibilité pour la femme d’éprouver une jouissance normale au cours des rapports sexuels.
Plusieurs degrés peuvent être isolés. La frigidité totale se définit par l’absence de désir et de plaisir sexuels : c’est l’anaphrodisie, le trouble à la fois le plus profond et le mieux toléré. Il s’agit d’une attitude souvent transmise et maintenue par la tradition familiale.
Dans cette catégorie, on peut distinguer deux sortes de femmes : les indifférentes, qui subissent les rapports sexuels sans y participer vraiment; leur sereine tranquillité s’allie à un détachement plus ou moins complaisant; les «opposantes», qui éprouvent une véritable répugnance et usent de mille artifices pour se soustraire à ces relations . Dans une autre forme de frigidité, dite frigidité partielle, le plaisir sexuel existe, mais n’est pas complet : elle se caractérise par l’absence d’orgasme ou sa rareté. Elle peut s’observer chez les femmes dites «clitoridiennes», pour lesquelles l’ardeur érotique se localise uniquement sur le clitoris, sans jouissance complète par la pénétration vaginale. Dans d’autres cas il s’agit de femmes qui éprouvent un désir sexuel particulièrement intense, mais ne parviennent pas au plaisir complet, à la détente finale, ce qui entraîne souvent un sentiment d’angoisse. Cet appétit sexuel insatiable et jamais complètement assouvi amène parfois certaines femmes à rechercher sans cesse de nouvelles expé
riences.
La frigidité peut se compliquer de dyspareunie », de vaginisme : frigidité douloureuse avec spasmes, pouvant au maximum empêcher toute pénétration.
Chez l’homme, il peut exister une véritable frigidité avec absence de désir sexuel, traduite en pratique par une impuissance complète. Toutefois elle semble moins bien tolérée que chez la femme. Il est fréquent d’observer dans les couples un balancement entre l’impuissance du mari et la frigidité de l’épouse. La frigidité est alors utilisée inconsciemment comme moyen de punir le mari qui ne peut accomplir l’acte sexuel correctement. Lorsque l’homme retrouve sa virilité, la femme devient frigide, ou inversement.
La fréquence de cette affection est très difficile à apprécier, car nombreuses sont les femmes qui n’en prennent pas conscience ou
qui la dissimulent. Le comportement de certaines d’entre elles peut être particulièrement trompeur : les hystériques, notamment, qui sont souvent frigides, ont pourtant des attitudes de séduction et peuvent simuler ou jouer le plaisir érotique. D’autres ignorent la curabilité d’un tel trouble ou s’opposent à toute consultation médicale.
Surtout, chaque femme jouit à sa propre mesure, et l’appréciation de la normalité ou de la plénitude de son plaisir reste souvent assez
imprécise.
Suivant la date d’apparition de la frigidité, on peut distinguer encore : la frigidité primaire, qui apparaît dès les premières relations
sexuelles; fréquente chez les jeunes mariées, elle cède souvent spontanément lorsque le couple a acquis une certaine confiance réciproque ; la frigidité secondaire, caractérisée par sa survenue après une période d’activité sexuelle satisfaisante ; à son origine on retrouve une cause organique ou, plus souvent, une cause affective (adultère, avortement, crainte de grossesse surtout, qui peut devenir obsédante). L’évolution dépend alors beaucoup du partenaire.
Il faut enfin distinguer les fausses frigidités, qui tiennent aux variations physiologiques du désir et de la satisfaction sexuelle, en fonction du cycle menstruel, des activités socio-profossionnclles, de la fatigue, de soucis ou de respànsabilités excessifs, Il est aussi des frigidités électives, à un partenaire. La femme a besoin d’aimer son partenaire pour atteindre l’orgasme, etil est classique d’insister sur la frigidité des prostituées.
Frigidité: Causes
Les causes de la frigidité sont très nombreuses ; clic peut n’être qu’un signe accessoire au cours d’une maladie générale : maladie endocrinienne, diabète, maladie neurologique, etc. Chez les gens surmenés la frigidité est en fait une fausse frigidité, transitoire, qui disparaît avec le repos. Elle ne doit pas inquiéter. Les causes gynécologiques comprennent des lésions périnéales, vaginales, vulvaires ou utérines, et ne sont pas les plus fréquentes. L’éjaculation précoce du partenaire, certaines pratiques contraceptives semblent jouer un assez grand rôle. En fait, les causes psychiques dominent de loin le problème de la frigidité ; il peut s’agir de troubles mentaux caractérisés : déséquilibre psychopathique avec ou sans inversion sexuelle (homosexualité), voire perversion sexuelle ; hystérie, dont la frigidité est un signe presque constant ; névrose d’angoisse, névrose obsessionnelle et de nombreuses psychoses, au premier rang desquelles la schizophrénie.
nfin, au cours des dépressions, la frigidité est un symptôme fréquent qui disparaît grftcc au traitement antidépresseur médicamenteux.
Dans la majorité des cas, cependnnt, il s’agit de femmes normales, présentflnt seulement quelques traits névrotiques de la personnalité. C’est chez elles que l’on retrouve Je contrecoup de chocs affectifs de l’enfance, de l’adolescence ou de la défloration, d’un sentiment de culpabilité, de la crainte d’une grossesse, d’une hostilité envers le partenaire, et des conflits conjugaux. L’inhibition psychique est le mécanisme commun de la plupart de ces frigidités. Il s’y ajoute souvent la peur de perdre le controle de soi.
Frigidité: Traitement
Le traitement de l’anorgasmie, lorsque celle-ci est perçue comme problématique par la femme ou le couple, repose pour l’instant sur des mesures psychologiques et comportementales. Ce traitement n’est pas très bien codifié, mais il existe des techniques qui ont fait leurs preuves.
Une consultation auprès d’un sexologue ou d’un sexothérapeute permettra de faire le point sur la situation et sur les éventuelles mesures à prendre.
La sexothérapie
La sexothérapie consiste tout d’abord à pratiquer la musculation du périnée. Il s’agit des mêmes exercices que ceux recommandés aux femmes après un accouchement pour retrouver une bonne musculature périnéale.
Pour les femmes souffrant d’une anorgasmie totale, l’accent est mis sur la recherche de l’orgasme clitoridien, plus facile à atteindre, seules ou avec leur partenaire.
Thérapie cognitive et comportementale
La thérapie cognitive et comportementale destinée à traiter l’anorgasmie vise notamment à réduire l’anxiété liée à la sexualité, à augmenter le lâcher prise dans l’intimité, et à proposer de pratiquer certains exercices, notamment des exercices d’exploration corporelle et éventuellement de masturbation. L’objectif est de se réapproprier son corps jusqu’à tenter d’atteindre l’orgasme seule, avec différentes « techniques », en identifiant les zones et les gestes les plus aptes à procurer du plaisir.
L’idée est d’éliminer toute anxiété liée à la présence du partenaire comme l’angoisse de performance, notamment.
Généralement, le processus débute par une exploration visuelle du corps (avec un miroir) et par des informations sur l’anatomie des parties génitales féminines.
Une fois que la femme parvient à atteindre l’orgasme seule, son partenaire peut être inclus dans les exercices.
Ce « traitement » repose sur plusieurs études qui ont montré que l’immense majorité des femmes étaient capables d’atteindre l’orgasme par masturbation clitoridienne et ce, plus facilement que lors d’un rapport sexuel. (www.passeportsante.net/)