Le réveil du sujet ne pose en général aucun problème particulier si l’on utilise une technique douce et progressive. Il acceptera les suggestions de réveil comme il l’a fait pour celles d’induction et d’approfondissement. D’ailleurs, en dehors de toute suggestion, le sujet hypnotisé abandonné à lui-même se déshypnotise spontanément au bout d’un temps variable allant de quinze minutes à quelques heures.
Quelles sont les causes des difficultés les plus fréquentes à déshypnotiser ?
Elles sont au nombre de quatre :
- Le refus de sortir de l’état hypnotique peut provenir d’une réaction de défense. Dans ce cas la persistance de l’état hypnotique est pour le sujet une action inconsciente lui permettant d’exprimer son hostilité ou son ressentiment à l’égard du thérapeute, voire même de lui échapper. Gindes dans son livre Nouveaux concepts de l’hypnose, publié en 1951, raconte à ce sujet avoir reçu d’un de ses élèves, qui était médecin, un appel télé phonique affolé lui demandant de venir d’urgence ; ce qu’il fit. Il trouva la femme du confrère, hypnotisée par ce dernier, en état de somnambulisme profond. Dès qu’il commença à la déshypnotiser, la malade ouvrit les yeux et sortit de son état. En réalité, il s’était passé dans la vie de cette femme, depuis son mariage, un événement qu’elle voulait à tout prix cacher à son mari. Quand elle s’était trouvée en état d’hypnose, elle s’était imaginé à cause de sa méconnaissance des phénomènes hypnotiques, qu’elle risquait de livrer spontanément ce secret et s’était littéralement bloquée en état de somnambulisme pour échapper à ce danger.
- Le refus de sortir de l’état hypnotique peut être lié à une erreur d’interprétation du sujet. Hartland rapporte l’histoire très typique de l’un de ses malades qui, mis en état de somnambulisme dès la première séance, refusa obstinément d’en sortir. Interrogé sur la raison pour laquelle il ne voulait pas se réveiller, il répondit que la dernière fois qu’il avait été hypnotisé, il lui avait fallu une heure pour sortir de son état. En réalité, il n’avait pas été hypnotisé, mais on lui avait fait une narco-analyse au pen thotal. Hartland lui expliqua alors qu’il n’avait pas reçu cette fois d’injection intraveineuse de penthotal et qu’il pouvait donc sortir sans aucune difficulté de son état, ce qu’il fit quasi instantément.
- Le refus peut être lié à une suggestion posthypnotique considérée comme non acceptable. Dans ce cas, après l’avoir interrogé, il faut annuler la suggestion posthypnotique jugée non recevable par le sujet.
- En léthargie, le malade peut parfois refuser la suggestion de réveil. Il est en effet parfois difficile de le faire sortir de cet état qui est le plus profond de l’hypnose, au-delà du somnambulisme, parce qu’il s’y trouve tellement bien qu’il n’accepte plus les suggestions de réveil. Vous pouvez lui suggérer que l’immeuble est en feu, il ne bouge absolument pas ; lui ouvrir un œil et lui souffler sur la cornée (ce qui provoque habituellement un réflexe extrêmement brutal de réveil), vous n’aurez aucune réaction. Il faut alors avoir recours à une formule dont l’effet est quasi magique : « Si vous voulez vous retrouver à nouveau une autre fois dans le même état, il faut que vous en sortiez immédiatement. »