La thérapie de couple…de la dernière chance?
Le nombre de divorces et de séparation en France se rapproche de 1 divorce pour 2 mariages. La législation du divorce tend à s’assouplir afin de désengorger les tribunaux surchargés et de réduire la longueur du processus de séparation.
Les enfants perdent leurs repères et la relation avec les parents se transforment, avant même de parler de familles recomposées. Les parents traversent des périodes très difficiles, sentiments d’échec, difficultés morales et financières.
Bref, après cette « photographie » un peu sombre de la relation conjugale essoufflée, on sait que de plus en plus de couples tentent l’expérience de la thérapie de couples. Parfois pour « recoller les morceaux », parfois pour se séparer finalement proprement.
En tout cas, accepter de venir dans un endroit neutre pour exposer à une illustre inconnue sa vie intime, ses sentiments devant la personne qui en a été le complice, le témoin, le partenaire est une démarche courageuse dont les conséquences sont absolument imprévisibles.
Contexte et déroulement de la thérapie de couple
1. L’urgence
La particularité du « client-couple » (par rapport aux autres démarches) est l’expression du sentiment d’urgence.
Quand les deux membres du couples se sont enfin accordés à prendre RDV avec « la psy », il est primordial de prendre en compte ce sentiment d’urgence.
Ils ont réussi à faire coïncider des emplois du temps respectifs (chaotiques), confier peut-être des enfants à une baby-sitter ou encore demander de l’aide à une personne proche donc moins neutre.
Lors du premier entretien, les deux participants sont souvent à cran, soit hostiles, soit volubiles.
En tout cas, en qualité de thérapeute de couple, je sens le besoin de pouvoir proposer du « concret »: Ouvrons les fenêtres que l’air puisse à nouveau circuler.
Je reste toutefois complètement imprégnée du fait (cela est fondamental) que je suis l’accompagnant privilégié de trois entités: Monsieur/ Madame/ Couple (homosexuel ou hétérosexuel).
2. La durée du processus
Chaque couple exprime de fortes attentes. L’envie de respirer…et vite…
Essayons alors une sorte de « planning de travail » même si cela peut heurter les puristes.
Le rythme et l’intervalle définissent le processus, je préconise 2 premières séances rapprochées (une semaine ou 10 jours), puis selon la demande, on élargit l’intervalle et on espace à 2 semaines, puis trois semaines, puis on y voit plus clair.
- Première séance : la clarification
Je commence la séance avec des questions très simples et basiques qui permettent de mieux connaître les personnes et le couple qui sont en face de moi:
Comment ils s’écoutent ou pas, se contredisent ou pas, s’encouragent ou pas. Comment ils se positionnent physiquement. Comment ils peuvent bien souvent me prendre à témoin. Tout est précieux.
Je dresse ensuite un petit inventaire de ce qui pose le décor:
- Aidez- moi à comprendre votre demande
- Qu’est ce qui vous réunit encore?
- Que ne supportez vous pas de l’un et de l’autre?
- Quelles sont vos attentes?
- Qu’est ce qui vous semble réaliste?
- Qu’estimez vous qu’il/elle soit capable de faire pour le couple?
C’est un inventaire non exhaustif…évidemment.
Si nous parvenons à parler de la situation présente avec une écoute respective, un pas est franchi. Ce n’est pas toujours le cas, il est fréquent que tout le monde démarre au quart de tour comme à la maison, alors je deviens l’arbitre qui siffle la mi-temps.
- Deuxième séance : les origines du couple
Lors de la deuxième séance, nous entamons un check-up des ressentis de la séance précédente. La première séance est encore proche dans les mémoires, les émotions ressenties aussi.
Nous abordons alors ce qui peut définir les origines du couple:
- Comment vous êtes vous rencontrés
- Qu’avez vous aimé chez l’un et chez l’autre?
- Que faisiez vous pour l’un et l’autre que vous ne faites plus
- Quand avez vous décidé de vous marier (ou de ne pas vous marier)et pourquoi comment?
- Le projet des enfants…
- Et d’où venez-vous?
Puis, les origines respectives de Madame et Monsieur:
Je me comporte alors un peu comme le journaliste d’une histoire conjugale, une enquête précise qui aide chacun à faire un effort de mémoire. Chacun peut évoquer:
- Ses origines sociales et familiales (père présent ou pas, mère idem), quel numéro dans la fratrie, comment le couple parental était perçu
- Quel lien entre les débuts de la vie à 2 et l’influence des parents respectifs
- Comment ils perçoivent les désaccords éventuels avec leurs propres parents et avec leurs parents
- Comment se sentent-ils lorsqu’ils se rendent chez leurs parents
- Comment se sentent-ils lorsqu’ils se rendent chez leurs beaux-parents
- Troisième séance : Les cycles vitaux et les rituels destructeurs
La vie du couple est faite de cycles, comme la vie.
Tout peut s’enchaîner dans une certaine fluidité. L’état amoureux, le mariage, l’arrivée du premier enfant, du deuxième, l’adolescence des enfants, le nid qui se vide, la retraite…
Pour ces couples fatigués, il est fréquent de constater le conflit, l’opposition, le rapport de forces, l’auto-défense, l’indifférence.
Ce que je m’efforce de clarifier est l’élément suivant : « non, ce ne sera plus jamais comme avant, et l’on va trouver ensemble de quoi sera fait demain.
Il est alors temps de faire l’examen des règles de fonctionnement qui n’ont jamais été verbalisées, et qui apparaissent potentiellement comme des « rituels destructeurs ».
Les thèmes récurrents sont:
- La fidélité
- La sexualité
- L’argent
- La tenue de la maison
- La vie « mondaine »
On peut alors définir une relation où chacun s’occupe de ses propres angoisses et l’autre cesse d’être son défouloir possible. Le couple, c’est du travail.
Cet exposé succinct est juste un résumé de tout ce qui peut être fait lors d’une thérapie de couple.
Thérapie de couple à Boulogne Billancourt
Avec l’expérience, j’ai réalisé que si je propose un simple « Dites moi ce que vous avez à me dire », se répétera alors ce qui se passe à la maison.
Pour cela, nul besoin de moi en tant que témoin/spectateur d’un match de tennis, planté sur son siège dont la tête oscille à droite, à gauche, à droite, à gauche…
Je propose en revanche de prendre une vraie responsabilité : celle de vous comprendre, sans jugement, sans savoir où cela nous emmène, je sais quelles questions pouvoir vous poser pour que l’air circule, je vous fais et me fais confiance pour savoir quelles questions je peux vous poser.
Vous accompagner dans cette aventure est un privilège que je vis toujours avec le même émerveillement…
Nous remercions Sophie Alcan pour ce regarde sincère sur son activité et le partage de ces informations qui pourront probablement aider certains couples en difficulté. Sophie Alcan est thérapeute à Boulogne-Billancourt.
Plus d’informations sur Sophie Alcan
Psychothérapeute dans l’Approche Centrée sur la Personne, fondée par Carl Rogers, elle est par ailleurs titulaire d’un Diplôme Universitaire d’Addictologie
Parce que la demande était extrêmement pressante, elle a suivi une formation spécifique à la thérapie de couple (formation systémique) qu’elle exerce aujourd’hui dans l’accompagnement des nombreux couples en difficulté qu’elle reçoit.
La particularité de cet accompagnement est sa mixité : une thérapie humaniste, accessible et simple, qui s’adresse à tous, qui se fonde, entre autres, sur l’idée qu’en chaque être humain réside la capacité à résoudre et surmonter ses difficultés propres, profondes et/ou passagères.
Le lieu de la thérapie est un espace et un climat ou le couple trouve un accueil totalement confiant dans ses capacités.