tisane pectorale

Une tisane pectorale pour passer la mauvaise saison

Refroidissement, toux… pourquoi ne pas avoir recours à la vieille tradition de la tisane pectorale ?

Ainsi nommée car son action concentrée sur la sphère ORL et pulmonaire en particulier, permet de favoriser l’expectoration des mucosités en cas d’agression des voies respiratoires, c’est un remède de grand-mère qu’il peut être bien utile de se réapproprier…

Qu’est ce qui caractérise une tisane dite pectorale ?

C’est une tisane composée de plantes ayant une action fluidifiante sur les mucosités bronchiques. Elle contient également des plantes adoucissante pour les gorges irritées.

La tisane pectorale de référence en herboristerie fut longtemps la tisane des 4 fleurs… qui comme son nom ne l’indique pas en contenait plutôt 7 !

En fait, la recette de départ fut modifiée et enrichie au fil du temps pour en améliorer l’efficacité, passant ainsi de quatre à sept plantes :

  • Mauve
  • Guimauve
  • Coquelicot
  • Bouillon blanc
  • Pied de chat
  • Tussilage
  • Violette

Très employée autrefois en cas de refroidissement et/ou de toux, la recette de cette tisane dite des 4 fleurs est aujourd’hui impossible à reproduire : certains de ses composants sont devenus difficiles à trouver, même en herboristerie (fleur de guimauve par exemple…) et d’autres sont désormais interdit : fleur de tussilage et fleur de pied de chat.

Mais il est toujours possible de continuer à faire évoluer la recette car d’autres plantes peuvent être employées pour se composer une tisane délicieusement efficace !

Les plantes nécessaires à la tisane pectorale

La mauve (fleurs)

La mauve est connue depuis plusieurs siècles pour ses propriétés adoucissantes sur la gorge et calmante de la toux, car elle est très riche en mucilages.

Mais si sa réputation anti tussive n’est plus à faire, elle est également conseillée pour son action apaisante sur le système digestif. En effet, ses mucilages peuvent ainsi contribuer à réguler les transits lents ou au contraire trop rapides…

Le coquelicot (fleurs)

Ses propriétés sont un peu tombées dans l’oubli, pourtant ses pétales étaient autrefois utilisés pour fabriquer des sirops anti tussifs pour les enfants qui étaient d’ailleurs inévitablement séduits par sa belle couleur rouge… Couleur qui colorera encore gaiement la tisane pectorale. Ses pétales sont particulièrement indiqués pour apaiser les toux sèches et quinteuses. Il a aussi une action calmante et sédative.

Le bouillon blanc (fleurs)

Ses fleurs sont particulièrement indiquées pour les toux rauques, les enrouements, les laryngites, trachéites et bronchites. L’infusion de bouillon blanc est également réputée pour faire transpirer, propriété bien utile en cas de refroidissement.

La violette (fleurs)

Si on en fait aussi de délicieux bonbons, son infusion favorise l’expectoration et calme l’irritation de la gorge. Comme le bouillon blanc, elles sont légèrement sudorifiques.

Le thym (sommités fleuris)

C’est un classique des infusions « anti rhume ». Son action anti tussive et expectorante est idéalement accompagnée de propriétés antiseptique, anti infectieuse et légèrement immuno stimulante : un must pour soutenir l’organisme en cas d’infections ORL. Par contre il doit être utilisé ponctuellement pendant 1 à 2 semaines maximum mais n’est pas adapté à un usage prolongé.

Le sureau (fleurs)

Adoucissant, sudorifique et fébrifuge léger, le sirop de sureau était également un remède de grand-mère réputé. On peut donc lui redonner ses lettres de noblesse en l’intégrant dans notre tisane anti refroidissement…

Lierre terrestre (feuilles)

Aussi appelée herbe de saint jean, cette plante commune en Europe était très utilisée dans la tradition populaire. Ses feuilles sont réputées dotées de propriétés anti tussives, expectorantes et anti inflammatoires.

Son infusion est depuis plusieurs siècles préconisée pour les rhumes ou les affections pulmonaires.

Préparation et utilisation

Soit vous faites préparer votre mélange par un pharmacien herboriste, soit vous le fabriquez en mélangeant simplement à part égale les 7 plantes.

Attention à les acheter en herboristerie ou directement chez un producteur pour être certains de la traçabilité et de la qualité.

On prévoit environ 1 cuillère à soupe de plantes séchées en mélange pour une grande tasse d’eau bouillante, ou environ 10 gr par litre si on prépare une plus grande quantité.

Laisser infuser 10 min dans une théière ou directement dans la tasse et filtrer avant de la boire.

En cas de refroidissement, on peut en boire une tasse 3 à 4 fois par jour.

Pour les enfants, on divise les doses par 2 ou par 3, en fonction du poids.

Par précaution, son emploi est déconseillé chez la femme enceinte et allaitante. Bien sûr la prise d’une tisane pectorale ne remplace pas un diagnostic et un traitement ; de plus une toux persistante doit faire consulter pour s’assurer de ne pas passer à côté d’un problème de santé.

Mais il serait dommage de se priver de l’action de ces plantes, utiles même en complément d’un autre traitement. Même si on vous souhaite de ne pas avoir besoin d’y avoir recours trop souvent…

Article rédigé par Marie Chetaille, Naturopathe
Une question ? chetaille.marie@orange.fr