L’après confinement, un bonheur retrouvé ?
Après toute une longue séquence où les journées ont été entièrement organisées autour de la hantise d’être contaminé par ce maudit virus. Qu’adviendra-t-il le 11 mai ?
L’annonce de la fin du confinement est-elle réellement libératrice ? Rien n’est moins sûr.
La pandémie du coronavirus nous a contraint, nous, psychologues, à re-penser notre mode de pratique.
La consultation en visio avec nos patients s’est mise en place, il a fallu s’adapter de part et d’autre, puis la confiance petit à petit s’est installée pour laisser place à l’émergence de nouveaux discours.
Discours partagés entre ceux, de moins en moins nombreux, qui se disaient soulagés car libérés de leur contraintes sociales et heureux de restaurer un lien familial.
Et ceux, d’autre part, plus enclins à exprimer leur ressentis émotionnels négatifs ou douloureux, leurs angoisses spécifiques difficiles à verbaliser car s’inscrivant dans une expérience totalement inédite, hors du temps et sans limites.
Ainsi ces dernières semaines, nos patients ont été nombreux à exprimer leurs questionnements, leurs incertitudes, leurs détresses psychologiques.
Bien sûr la situation a entrainé un élan de solidarité totalement exceptionnel face à ce confinement global et mondial.
Il a été réconfortant pour certains de recevoir chaque matin des posts, des SMS ou des vidéos de personnes inconnues qui pensent à la communauté, réconfortant aussi de voir tous ces bénévoles qui ont cousus des masques, fait des courses pour leurs voisins ou encore préparer des repas; réconfortant aussi de reconnaitre la force de tous ces soignants qui n’ont pas comptés leurs heures et qui ont mis leur vie en danger.
Mais après, que faire de cette liberté tant attendue ?
La crainte de ne pas retrouver sa « vie d’avant » n’est pas toujours synonyme de réjouissance.
Les peurs subsistent, cette liberté restreinte, notre corps enfermé dans l’interdit de s’enlacer, combien de temps pourra t-il résister ?
Il ne s’agit pas là uniquement de l’ordre du sexuel, mais de la force d’un sourire enchanté, de la tiédeur d’une main caressant un visage, de la lumière d’un regard ébloui, du frottement d’une peau qui réconforte, apaise, séduit et ensorcelle.
Nous sommes loin d’un optimisme béat qui peindrait en rose la réalité d’un monde incertain.
Cependant, ce ne sont pas les plaintes qui nous ferons progresser mais ce que nous en ferons, alors si l’on décidait d’accepter les restrictions imposées, si l’on pratiquait la modération, et si on en profitait pour réajuster ses aspirations, ses ambitions.
Enfin s’alléger, pour retrouver le gout simple de la vie.
Quelques conseils fondamentaux pour traverser la tempête
Mettre en scène de manière réaliste la version la plus positive de ce nouveau monde qui s’ouvre à nous.
Puiser en soi cette force qui consistera en une mobilisation de toutes ces ressources personnelles afin d’intégrer que chaque petit moment de liberté retrouvée sera un moment de joie.
Hiérarchiser ses désirs, jouir du bonheur qui nous est à présent accessible et enfin s’émerveiller de chaque couleur de ce monde.
S’inscrire dans une dynamique d’échanges de solidarité.
Apprivoiser sa peur. Vivre, c’est vivre l’instant présent.
Se délester de nos ruminations, de nos croyances souvent erronées, et du superflu d’informations pour revenir au coeur de notre vie, et la savourer davantage.
S’efforcer d’envisager l’avenir avec plus de sérénité, fragment par fragment nous allons tous ouvrir la porte à une énergie retrouvée, à des liens sociaux renoués, à un état de détente apaisé, à une sécurité de plus en plus renforcée.
Enfin pour relancer son énergie vitale, suivons le conseil de Louise Bartoli, psychothérapeute, et prenons « une bonne douche de lumière. »
Il est possible aussi d’entamer un cycle de respiration profonde et douce (inspiration par le nez , expiration par la bouche).
Visualisez-vous sous une cascade d’eau lumineuse (blanche , argentée ou dorée), sentez l’eau lumière qui s’écoule sur votre crâne, votre visage, vos épaules et suivez son parcours jusqu’à vos orteils.
Accueillez le bien-être que cela vous procure, ressentez intérieurement comme cette eau lumière vous nettoie, vous réconforte, vous apaise.
Restez sous cette cascade jusqu’a ce que vous vous sentiez complètement purifié, débarrassé de toutes vos tensions, et empli d’une énergie totalement réparatrice.
Répétez cet exercice 2 fois si nécessaire.
Il y aura quelque chose de libérateur à transformer cette expérience inédite en choix, choix d’espérer, de s’enthousiasmer, de se motiver, d’éprouver de l’empathie, de la curiosité, de la gratitude pour ce nouveau monde qui s’offre à nous.
Alors si l’on s’arrange avec ses désirs, ses rêves, ses émotions, avec ce monde en mutation en ne faisant pas de la santé la seule valeur essentielle, comme le dit André Comte Sponville, inscrivons nous tous ensemble autour de la maxime de Voltaire: « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ».
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Article rédigé par Chantal Lagier
Psychologue clinicienne
46 bd Richard Lenoir, 75011 Paris
Tel: 0611469353
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