carences vitamine D3

Carences en vitamine D3, et si vous manquiez de magnésium ?

La vitamine D3 est une vitamine à part : l’organisme peut à la fois la fabriquer au niveau de la peau et l’extraire de l’alimentation. Parfois une supplémentation est nécessaire, mais malgré cela, les taux restent bas… C’est que cette vitamine a besoin de nombreux cofacteurs, dont le magnésium pour être assimilée.

De nombreuses choses ont été dites et écrites sur la vitamine D3 ; petite synthèse de ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre pourquoi et comment l’organisme l’utilise…ou pas.

A quoi sert la vitamine D3 ?

La vitamine D3 augmente l’absorption intestinale du calcium et du phosphore, ce qui en fait la vitamine de la minéralisation osseuse. Mais elle contribue aussi à favoriser l’action du système immunitaire, la lutte contre l’hypertension artérielle, elle favorise l’action de l’insuline pour accélérer le métabolisme du glucose….etc.

Petite précision très utile : la vitamine D3 apportée par l’alimentation, par la fabrication au niveau de la peau ou par une complémentation est en réalité inactive… c’est l’organisme qui la transformera en calcitriol, la forme active. Cette transformation se fait en deux étapes : c’est d’abord le foie qui transforme la vitamine D3 ou D2 en une molécule intermédiaire le calcidiol. Ce dernier est ensuite converti par le rein en calcitriol.

Les carences croisées vitamine D3/ magnésium

La connaissance du cycle à plusieurs étapes de la vitamine D3 et du calcitriol permet de mieux comprendre que la supplémentation en vitamine D3 ne peut pas régler à elle seule les carences en vitamine D sur le long cours. En effet, si les enzymes nécessaires sont inactives car privées de leurs cofacteurs minéraux, si le foie est dépassé et n’arrive plus à synthétiser l’enzyme nécessaire à la première étape, si le rein n’est pas non plus en capacité de transformer le calcidiol en calcitriol….rien (ou presque) ne se passe !

Certaines personnes voient ainsi leurs taux de vitamine D rester stables et en dessous de la norme, alors qu’elles se complémentent depuis plusieurs mois. En fait un déficit en D3 n’est en général que le reflet d’un dysfonctionnement plus global.

Souvent les enzymes nécessaires à la conversion sont inactives car elles ne trouvent pas dans l’organisme leurs cofacteurs minéraux. Par exemple, selon une étude récente[1], la vitamine D ne peut pas être utilisée de façon correcte par l’organisme s’il y a une carence en magnésium.

Le déficit en magnésium doit donc être solutionné pour combler les carences en vitamine D3. D’autres oligo éléments peuvent être également en cause.

Et peut être aussi faudra t-il drainer le foie, premier acteur de la transformation de la vitamine D3.

Où trouver naturellement la vitamine D3 ?

En cas de carence avérée, la première chose à faire est de vérifier si l’apport est suffisant : il est alors conseillé de favoriser les apports alimentaires en parallèle du comblement des carences.

  • On l’a vu elle est synthétisée directement au niveau de la peau à partir d’un dérivé du cholestérol et grâce à l’action des UV. La vitamine D3 étant fabriquée à 80% au niveau de la peau, une exposition mesurée mais très régulière au soleil (15 à 20 min par jour, aux heures les moins chaudes) reste indispensable pour favoriser sa synthèse.

Par contre, l’hiver, les sources alimentaires sont prioritaires. D’ailleurs les pays nordiques où le soleil est rare l’hiver sont les plus gros consommateurs de poissons gras… ce n’est pas un hasard.

  • La vitamine D2 est présente dans les végétaux, la D3 dans certains produits animaux : huile de foie de morue et de flétan, poisson gras et huiles de poisson gras (saumon sauvage, hareng, maquereau, sardines…), beurre cru non pasteurisé, œufs, huitre…

C’est la vitamine D3 qui est prioritairement utilisée par l’organisme. La vitamine D2 est assez peu transformée et donc très peu utilisée par l’organisme.

  • Si l’on doit se complémenter, la forme naturelle est préférable : on peut trouver l’huile de foie de morue ou l’huile de foie de flétan en capsules huileuses ; ce sont les plus riches en vitamines D3. Par contre un drainage du foie peut s’imposer avant, sous peine de les trouver un peu lourdes à digérer !

Pas d’apport excessif de vitamine D3, surtout si elle est de synthèse. Lors d’une complémentation, l’apport journalier est préférable à l’apport massif deux à trois fois par an. Un apport minime, mais journalier correspond davantage à la synthèse et à l’utilisation naturelle de la vitamine D3.

 

[1] Role of magnesium in Vitamine D and function activation ; Anne Marie Uwitonze, Mohammed S.Razzaque ; The journal of the American Osteopathic Association, 2018 ; 118 (3) :181