Qu’est ce que la sophrologie

Le professeur Alphonso Caycedo, professeur de neuropsychia­trie à l’université de Barcelone, est le fondateur et l’initiateur de cette nouvelle démarche créée en 1960 : la sophrologie.

De nombreux praticiens mal informés se font une idée très fausse de la sophrologie et pensent qu’elle est synonyme  d’hypnose alors qu’il n’en est rien.

L’hypnose est une technique en soi alors que la sophrologie étudie les changements d’états de cons­cience dans leur ensemble, parmi lesquels se trouve bien entendu l’état dit hypnotique. La sophrologie est née au sein de la médecine et en est partie intégrante, comme le soulignait très juste­ment Abrezol. Il lui incombe donc d’étudier tous les phénomènes provoquant les modifications de la conscience: les techniques de relaxation autogène et hétérogène, les systèmes orientaux « d’entraînement »qui, comme le  yoga, le zen et leurs dérivés, se pratiquent depuis des siècles ; également,  bien  entendu,  tous les phénomènes improprement appelés hypnotiques par Braid au siècle dernier.

La sophrologie étudie aussi les états de conscience similaires obtenus  par  des  systèmes  plus  ou  moins  primitifs chez certains peuples ou sectes :  vaudous,  condomble,  macumba. Elle  admet  en  eux  tous  l’existence  d’une   racine   psychosoma tique commune, d’une grande valeur de recherche et dont l’étude enrichira la médecine de  l’avenir.  La  sophrologie  étudie  aussi  les modifications produites par l’action pharmacologique. Le pro­fesseur Caycedo a séjourné plusieurs années aux Indes et au Japon pour y  étudier  les modifications  des  états de conscience  au cours des pratiques  du  raja-yoga  chez  les  plus  grands  yogis  des Himalayas  et  dans  la pratique  des techniques  zen.

De cette importante recherche est née la relaxation dynamique qui cons­ titue une arme de première grandeur en thérapeutique psychia­trique. Le premier  congrès  mondial  de  sophrologie  qui  devait  se tenir à Barcelone en octobre 1970 fut une réussite sans pré­cédent.

Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, s’étaient donné rendez-vous en Occident, sur un pied d’égalité absolue, an Palais des congrès, à Barcelone, 1400 spécialistes représentant 42 pays de l’Orient et de l’Occident,  en  marge  de toute influence politique on confessionnelle. La délégation in­dienne était présidée par le Dr Narain Varandani, spécialiste mondialement connu de la yoga-thérapie. La délégation tibé­taine était conduite par le médecin personnel de sa Sainteté le Dalaï-Lama, le Dr Yeshey Donden ; la médecine chinoise traditionnelle par le professeur Jean Lavier, professeur à l’uni­ versité de Taipeh, et le Dr  Schung.  Le  professeur Yugiro Ikemi et le professeur Joseph Chibata représentaient le zen japonais. Dans ce  congrès  était  donc  représentée  la  plus  pure  tradition  de la médecine orientale : l’Inde, le Tibet, la  Chine  et le  Japon,  qui sont quatre piliers sur lesquels ont été construites et conser­vées à travers les siècles une philosophie et une méthode d’entraî­nement psychophysique que nous, médecins occidentaux, commençons à découvrir et à valoriser. L’Ecole sophrologique est, comme l’a dit Caycedo, « dans l’échange de connaissances entre l’Occident et l’Orient, entre la science physique qui fleurit si spectaculairement en ce siècle et la sagesse millénaire de la tra­dition orientale ; dans cette  » union des opposés « , on trouve le début d’une nouvelle ère, le début d’une véritable  médecine orientale.

Sophrologie et sophronisation

La  rupture  avec  le passé

Caycedo retourne aux sources, se plaçant en marge des dis­cussions stériles qui ont toujours caractérisé les recherches sur la conscience. Il rompt avec la tradition dialectique et propose de commencer une nouvelle étude des phénomènes de la cons­cience, en s’appuyant sur la pensée phénoménologique : « L’école sophrologique, dit-il, n’essaie pas de réfuter les thèses ni de s’approprier ou de défendre les théories. La sophrologie est par vocation une école de recherche qui aspire à contribuer à une meilleure connaissance de la conscience humaine.

Naissance  de la sophrologie

La sophrologie est née à Madrid, en 1960, et a débuté par les recherches réalisées par Caycedo  sur  les  phénomènes  connus alors sous le nom d’hypnotisme.  Caycedo s’était rendu compte que ceux qu’il observait au cours de ses expériences ne carres.. pondaient pas aux descriptions de très nombreux auteurs qui ont joué un rôle très important dans la « construction des mythes historiques sur lesquels s’est cristallisée peu à peu une grande partie de la pensée magique de notre temps. Malgré les luttes violentes, presque héroïques, dit-il, qu’ont livrées de très grands médecins dans le but de « purifier » l’étude de « l’hypnose », des « phénomènes hypnotiques », les forces de la magie et du mythe furent plus puissantes. Ces pionniers de l’étude scientifique des phénomènes hypnotiques furent submergés par l’influence des magiciens, des illusionnistes de la  scène  et  du  music-hall,  par une certaine catégorie d’occultistes ou d’amateurs de science­fiction  toujours  eu  quête  de  merveilleux.

 

Nouvelle terminologie de la sophrologie

Caycedo chercha donc une nouvelle terminologie absolument libre  de  tout  compromis  historique. Pour donner un nom au mouvement scientifique qui débutait, il proposa le nom de so­phrologie, se mettant, du point de vue sémantique, en marge des discussions contradictoires dans lesquelles est impliquée la ter­minologie traditionnelle servant à désigner les phénomènes spé­ciaux de la conscience. Sophrologie se compose selon 3 racines : Sos qui signifie harmonie, Phren qui signifie esprit, conscience et Logia qui signifie science.