Pancréatite aiguë: Symptômes, Prévention, Traitement

La pancréatite aiguë est une inflam­mation du pancréas de gravité variable. On en distingue trois formes : œdéma­teuse, hémorragique et nécrosique, ces deux dernières étant les plus sérieuses. Elle frappe en majorité les personnes atteintes de lithiase (calculs) vésiculaire ou d’alcoolisme chronique. La pancréa­tite s’observe également dans certaines maladies infectieuses, oreillons, scarla­tine, fièvre typhoïde, hépatite virale, mononucléose infectieuse et urémie, ainsi que dans la grossesse. La femme de quarante ans est la plus touchée.

La crise peut avoir pour origine un abus d’alcool, un excès alimentaire ou, plus rarement, être un effet secondaire d’un traitement à base de corticoïdes ou à l’hydrochlorothiazide (diurétique uti­lisé contre l’hypertension artérielle).

Danger : La pancréatite est parfois difficile à distinguer de la cholécystite aiguë ou d’une perforation dans l’ulcère gastro-duodénal (nécessitant toutes deux une intervention chirurgicale im­médiate). Une analyse de sang effectuée dans un laboratoire sérieux permet d’éviter une opération inutile en révélant un taux d’amylase (enzyme pancréati­que) élevé. C’est une urgence médicale, car dans certains cas la maladie évolue de façon dramatique et peut emporter le malade en quelques heures.

Le pancréas malade sécrète certains de ses enzymes directement dans la cavité péritonéale, entraînant la périto­nite qui est une très grave complication, tout comme le diabète qui peut se déclarer en cas d’insuffisance en insuline.

Les formes hémorragique et nécro­sique de la pancréatite connaissent un taux de mortalité d’environ 50 p. cent.

Pancréatite aiguë Symptômes :

Douleur subite et atroce, localisée dans la partie supérieure de l’abdomen et irradiant dans le dos, si intense parfois que même les opiacés ne sont d’aucun secours. Sensibilité au- dessus de l’épigastre. Les deux formes pernicieuses, hémorragique et nécro­sique, entraînent des vomissements sé­vères et le choc ; la peau est bleuâtre, froide et moite ; le pouls est rapide et imperceptible ; la tension artérielle chu­te. Douleur et choc sont les principaux symptômes. Si les voies biliaires sont atteintes, il y a jaunisse.

La forme mineure, la pancréatite œdémateuse, ajoute à la douleur des troubles du métabolisme.

La difficulté que rencontre le médecin pour établir son diagnostic est la confu­sion possible de la maladie avec d’autres troubles, tels que la crise cardiaque, la perforation dans l’ulcère gastro-duodénal, l’appendicite ou la cholécystite aiguë (inflammation de la vésicule biliaire).

Cholécystite aiguë : dans la pancréatite, la douleur est localisée au niveau de l’épigastre (creux de l’estomac), alors que dans la cholécystite, elle siège dans le quadrant supérieur droit de l’abdo­men (au niveau de l’hypocondre). En cas de pancréatite, le malaise est parti­culièrement intense, alors qu’il semble plus supportable dans les crises de cholécystite.

Perforation dans l’ulcère gastro-duodénal : la rigidité de l’abdomen en cas d’ulcère gastro-duodénal perforé est beaucoup plus importante (phénomène du « ventre de bois ») qu’en cas de pancréatite.

Le taux élevé d’amylase dans le sang est le signe différentiel le plus sûr de la pancréatite.

Pancréatite aiguë Traitement :

Repos absolu au lit et jeûne tandis que l’estomac est vidé en perma­nence par aspiration : la neutralisation des sécrétions pancréatiques, essentielle, n’est possible que dans ces conditions. L’atropine et la propanthéline sont parfois prescrites, l’une pour accélérer la réduction des sécrétions pancréati­ques, l’autre, celle des sécrétions gastriques.

Les liquides sont administrés par voie intraveineuse. Des antibiotiques à large spectre sont prescrits contre une éven­tuelle péritonite. Si la crise est sévère, un traitement de l’hypocalcémie (insuffi­sance en calcium) est indiqué.

On utilise comme antalgiques la mépéridine plutôt que la morphine ou la codéine qui risquent de provoquer des spasmes de l’orifice des voies biliaires. Le Choc 133 nécessite un traitement d’urgence.

Entre les crises, le régime doit être riche en hydrates de carbone et pauvre en graisses et en protéines. Les repas doivent être légers, l’alcool est interdit.

Le traitement chirurgical n’est prati­qué qu’en cas de lithiase (calculs) et une fois la crise apaisée.

Pancréatite aiguë Prévention :

La prévention consiste à éviter l’apparition de nouvelles crises qui, malheureusement, peuvent être fré­quentes et dangereuses. Il est néanmoins possible de minimiser les crises en observant un régime pauvre en graisses, en fractionnant les heures de repas, en évitant l’alcool, en luttant contre la boulimie et l’obésité. L’abus d’alcool est toujours un facteur de crise, tandis que certains médicaments y prédisposent.

Résultat: Les pancréatites mineures de forme œdémateuse ne comportent pas de suites ; la guérison est la règle. Quant aux formes hémorragique et nécrosique, elles nécessitent une vigi­lance médicale particulière pour éviter l’évolution mortelle.