L’armoise à fleurs jaunes: Son utilisation en phytothérapie traditionnelle chinoise

Armoise à fleurs jaunes (Houang-Houa Hao), Artemisia annua Linn.

L’Armoise à fleurs jaunes croît sur les terrains incultes ou sur les bords des che­mins.

En Chine, les fleurs jaunes de l’Artemisia sont utilisées en fumigations contre les insectes vecteurs de maladies et plus particu­lièrement contre les moustiques. Les tiges préconisées en décoction sont stomachiques.

La médecine populaire recommande le suc contre la gale et diverses dermatoses. Le naturaliste suédois Carl Von Linné ( 1707-1778), qui donna une classification des plantes en vingt-quatre classes, fondée sur les caractères tirés du nombre et de la disposition des étamines, détermina les qualités de l’armoise de Chine.

Quant aux botanistes chinois, qui raisonnaient par analogie, ils groupèrent les plantes selon leurs ressemblances et leurs utilités. Wou K’i-tsiun (1789-1847) suivit cette pratique dans la composition de sa Flore descriptive illustrée (Tche-wou ming-che t’ou-k’ao). L’édition originale en est posthume (1848).

On recueille les feuilles et les sommités fleuries de l’armoise (Arte­misia sinensis) en deux saisons différentes.

Lorsqu’il s’agira de la plante servant à faire de l’amadou et des moxas, c’est au printemps qu’il faudra en faire la récolte, les feuilles étant recouvertes à cette époque d’un duvet plus long et plus soyeux. O. Debeaux (Tche-fou, 1860) précise que « pour l’usage pharmaceutique, il faudra prendre cette plante au moment de la fructification, c’est-à-dire au commen­cement de l’automne ».

En général, les plantes sont récoltées au moment de la floraison, et on emploie presque toujours et séparé­ment les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les graines. Le bois, les tiges et les écorces des arbres à saveur amère ou aromati­que, les bois tinctoriaux, etc., ne sont coupés qu’au moment où l’arbre a acquis tout son développement.
L’armoise la plus reputée était (est?) produite dans le district de K’i, Pro vince du Hou-pei, patrie de Li Che-tchen. Elle possède des feuilles épaisses et velues qui sont cueillies à la cinquième lune. Elles sont séchées au soleil. Leur dessiccation est achevée au mortier. Le moxa est appliqué directement sur le siège de la douleur. Le but recherché est la stimulation du nerf sensitif local qui transmet l’excitation aux centres où elle gagne les nerfs moteurs. Ceux-ci dilatent les vaisseaux sanguins, activent le cours du sang; les infiltrations et les œdèmes se résorbent, les spasmes, les douleurs et les paresthésies guérissent (Tch’eng Tan-ngan, 1955).
Le docteur A. Husson nous a signalé que la dérivation concerne les douleurs inflammatoires résultant de congestions ou de stases sanguines. L’objectif thérapeutique est atteint par la moxibustion. On stimule les nerfs vasculaires.