Entérite régionale: Symptômes, Prévention, Traitement

L’Entérite régionale (maladie de Crohn, iléite) est une inflammation de l’intestin grêle d’ori­gine non bactérienne affectant toute l’épaisseur de la paroi intestinale et provoquant le durcissement des mu­queuses et le rétrécissement du conduit, l’entérite régionale atteint un segment de l’organe, ou plusieurs simultanément, plutôt dans sa partie terminale (iléon). Elle s’observe dans toutes les races, frappe les deux sexes et survient en général entre vingt et quarante ans.

Jusqu’à une période récente, on décla­rait en ignorer la cause. Tout dernière­ment, cependant, il est apparu avec évidence que, de même que pour l’ulcère gastro-duodénal, c’est la tension ner­veuse, l’anxiété et les conflits d’ordre psychologique qui sont à l’origine de la maladie. Celle-ci atteint les personnes qui supportent mal les agressions et les relations conflictuelles qu’implique la compétition sociale.

Danger : Le taux de mortalité de la maladie est bas, bien que le malaise soit profond. Toutefois, l’entérite régionale peut entraîner la dénutrition et l’invali­dité. La confusion possible avec l’appen­dicite est un autre danger. Pour se couvrir et ne pas courir le risque d’une éventuelle péritonite à partir d’un ap­pendice infecté, beaucoup de médecins prescrivent trop vite l’appendicectomie. Il est donc plus prudent d’avoir plu­sieurs avis médicaux lorsqu’il s’agit d’intervention chirurgicale. Si l’on dis­pose de temps, ce qui n’est malheureuse­ment pas souvent le cas, le diagnostic différentiel peut être posé grâce au transit baryté avant radiographie (l’in­gestion de baryte permet de visualiser les organes internes). Si la radiographie montre le rétrécissement d’un segment de l’intestin grêle, le diagnostic est à coup sûr l’entérite régionale, et non l’appendicite.

Entérite régionale Symptômes :

L’anémie, la dénutrition, les douleurs arthritiques migratrices (fugitives et changeant de place) et la perte de poids constituent le tableau précoce de la maladie, qui se complète par des crampes dans la partie médiane de l’abdomen et des diarrhées plus ou moins liquides quatre à cinq fois par jour. Autre symptôme caractéristique : la présence d’une masse palpable de forme allongée dans la partie inférieure droite de l’abdomen, région qui par la suite devient douloureuse. Nausées et vomissements sont possibles.

La formation également caractéristi­que de fistules, petits canaux portant des ulcérations ou des lésions cicatricielles et reliant deux cavités entre elles ou une cavité à une surface cutanée, survient à un stade avancé de la maladie. Véhiculant vers le rectum les contenus purulents des intestins, ces fistules sont source d’inévitables infections.

La fièvre est modérée. Le transit intestinal étant accéléré, il y a déperdi­tion des éléments nutritifs essentiels et malabsorption des vitamines, phéno­mènes qui affectent la peau : celle-ci devient, comme dans la pellagre, sèche, squameuse et ridée.

L’occlusion intestinale partielle est une complication courante.

Entérite régionale Traitement :

Le repos alité est impératif en cas de fièvre, de diarrhée et de perte de poids. Des vitamines contre la dénutrition et des antispasmodiques contre les crampes musculaires sont administrés. Le régime doit être calo­rique, riche en protéines et pauvre en fibres végétales. Il faut tout faire pour stimuler l’appétit du malade, mais éviter les produits laitiers qui sont mal tolérés.

La chirurgie donne des résultats décevants et n’est indiquée qu’en cas d’occlusion intestinale, par exemple lorsque la vie du patient est en danger.

Les avis médicaux divergent en ce qui concerne les antibiotiques, qui peuvent être prescrits en cas d’infection se­condaire, mais comportent le risque d’irriter davantage des intestins déjà fragilisés. Dans les cas sévères, on utilise les corticoïdes.

La thérapie la plus négligée, et sans doute la meilleure, est d’ordre psychi­que. En effet, les facteurs psycho­logiques ont une part importante dans la maladie. Prendre six mois de va­cances, si c’est possible, afin d’avoir tout le loisir de réexaminer ses comporte­ments, ses valeurs, son mode de vie, peut être salutaire pour le malade.

Entérite régionale Prévention :

Il faut tout faire pour prévenir les récidives et si possible éviter la chirurgie qui ne contribue pas à guérir la maladie. Le patient doit trouver un quelconque moyen d’extérioriser ses problèmes, changer son cadre de vie, ses habitudes, minimiser les conflits. (Voir en troisième partie, Signes précurseurs, Entérite régionale 168.)

Résultat: La guérison est complète dans 10 p. cent des cas, plus par rémission spontanée que grâce au traite­ment médical. En effet, dans cette maladie très certainement psychosoma­tique et qui devrait être soignée comme telle, le patient est sans doute l’unique agent de sa propre guérison.